Acquisition de Bouygues Telecom par Numericable-SFR : le gouvernement méfiant




Le rapprochement à marche forcée entre Numericable-SFR et Bouygues Telecom n’est pas du goût du gouvernement. Même s’il s’agit d’une affaire entre deux groupes privés, au plus haut niveau on veut peser dans le débat pour maintenir l’emploi et s’assurer que les enchères des fréquences 700 MHz porteront bien les fruits attendus.



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L’inquiétude est bien réelle sur ce dernier point. Ces enchères doivent en effet générer au moins 2,5 milliards d’euros, dont une grande partie est déjà inscrit au budget de la Défense. Or, des enchères à trois joueurs sont mécaniquement moins intéressantes qu’à quatre joueurs… Le gouvernement veut donc s’assurer que tout le monde sera non seulement bien présent autour de la table — ce qui sera le cas — mais aussi qu’ils miseront le plus gros possible — ce qui est maintenant moins certain.

Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, avait mis en garde Patrick Drahi, le patron d’Altice, dès dimanche et les premières rumeurs. « Que chacun se concentre sur les engagements pris en matière d'investissements, sur l'innovation, sur l'attribution imminente de la bande (de fréquences) 700 MHz et sur les opérations. C'est cela qui est bon pour l'emploi dans le secteur, pour la production et l'équipement du pays », avait-il indiqué. Un avertissement pas entendu par Numericable-SFR, qui poursuit sa cour auprès de Bouygues Telecom dont le conseil d’administration se réunit aujourd’hui pour prendre connaissance du projet d’Altice.

Michel Sapin a de son côté expliqué qu’il n’était pas bon de bâtir un empire sur « le sable de l’endettement ». Manuel Valls pose lui cinq conditions pour la fusion entre les deux opérateurs : l’emploi et son maintien (alors que les syndicats parlent de 3 000 départs), l’investissement, les enchères sur les bandes 700 MHz, la qualité du service aux consommateurs et l’innovation.


23 Juin 2015
Tags : numericable