ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France, 130 emplois menacés




ArcelorMittal a annoncé mardi soir un projet de réorganisation pouvant entraîner l’arrêt de deux de ses sites français, à Reims et à Denain. Cette décision, qui intervient dans un contexte de baisse d’activité dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, menace 130 emplois. Les syndicats dénoncent un manque d’anticipation et annoncent des mobilisations.



Reims et Denain dans le viseur d’ArcelorMittal

Dans un communiqué, la direction d’ArcelorMittal France a informé les représentants du personnel de son intention de revoir ses capacités de production. Cette réorganisation inclut la possible fermeture des sites de Reims et Denain, filiales spécialisées dans le commerce de gros de métaux et minéraux. Ces entités, selon l’entreprise, subissent une forte baisse de commandes, notamment de la part du secteur automobile, un client clé.

Le délégué syndical central CGT, David Blaise, a confirmé que 100 postes à Reims et 30 à Denain sont directement menacés. Il critique une gestion insuffisamment proactive : « Rien n’a été anticipé. Il y avait pourtant des alternatives, comme la diversification vers d’autres activités ».

De son côté, ArcelorMittal précise que des discussions avec les partenaires sociaux sont prévues d’ici la fin du mois pour explorer des mesures sociales visant à limiter l’impact sur les salariés.

Des conséquences humaines lourdes

Face à cette annonce, le site de Denain a déclenché une grève immédiate. Des actions sont également prévues lundi et mardi sur d’autres sites du groupe. Cette mobilisation s’inscrit dans un climat tendu, marqué par des précédents douloureux, comme la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012, encore très présente dans les mémoires des salariés.

Cette décision s’ajoute à une série d’annonces similaires dans l’industrie française. Début novembre, Michelin a annoncé la fermeture de deux usines en France, entraînant la suppression de 1.254 postes. Le ministre délégué chargé de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres fermetures sont à prévoir, malgré les besoins dans certains secteurs industriels en croissance.

En Europe, le secteur automobile est particulièrement affecté par le ralentissement économique, avec 32.000 suppressions de postes annoncées chez les équipementiers automobiles depuis le début de l’année.

Pour les salariés concernés, cette annonce arrive à un moment particulièrement difficile, à quelques semaines des fêtes de fin d’année. « C’est dur pour les familles. On parle de leur avenir », souligne David Blaise. Alors que l’industrie automobile et sidérurgique française continue de faire face à des défis structurels, ces fermetures rappellent l’urgence de réinventer ces secteurs pour préserver les emplois et les savoir-faire. 


21 Novembre 2024