Autoroutes : Matignon gèle la hausse prévue des péages




Les sociétés d'autoroutes sont dans le collimateur de l'État. L'augmentation des tarifs des péages, programmée le 1er février, a ainsi été purement et simplement annulée par Matignon.



Pourtant, cette hausse de 0,57% en moyenne aurait dû passer comme une lettre à la Poste et pour cause : les tarifs des péages doivent augmenter de 1,5% entre 2015 et 2018, selon un programme de hausse établi entre les autorités et les concessionnaires. Si, pour le conducteur-utilisateur, ce gel de l'augmentation représente une aubaine, cette décision pourrait bien provoquer des maux de tête.

L'Alfa, l'Association des sociétés françaises d'autoroutes, a en effet annoncé le lancement d'une procédure de contentieux contre l'État. Elle dénonce une « décision unilatérale qui décrédibilise de façon durable la signature de l'État pour les contrats de partenariat public-privé ». Vinci, Albertis, Eiffage et les autres sociétés de gestion d'autoroute sont dans l'œil du cyclone du gouvernement depuis un rapport assassin de l'Autorité de la concurrence, pointant une « rente » de ces entreprises.

Il faut dire que depuis la privatisation des autoroutes en 2006, la rentabilité des concessionnaires a été sans commune mesure par rapport à celle du reste de l'économie (de 20 à 24%). Ces dernières font cependant valoir que leur rentabilité s'est en fait limitée à 8 ou 9% sur l'ensemble de la durée (elles ont dû prendre en charge la dette des autoroutes, soit 39 milliards d'euros).

Une mission parlementaire est en train d'étudier deux scénarios : la négociation ou une résiliation pure et simple des contrats de concession. L'arme atomique en quelque sorte… Les premières conclusions seront connues fin février.


27 Janvier 2015