Coronavirus : l'État veut éviter le naufrage économique




L'État veut absolument éviter le naufrage de l'économie française, alors que le pays tourne au ralenti en raison des mesures de confinement.



Les grands moyens financiers

Le ministre de l'Économie l'affirme au Journal du Dimanche : l'État va mettre les moyens financiers nécessaires « aussi longtemps que la crise durera » pour éviter « le naufrage » à l'économie française. L'exécutif avait annoncé des garanties de prêts bancaires à hauteur de 300 milliards d'euros, soit 15% du produit intérieur brut du pays. Jusqu'à présent, ce sont 100.000 entreprises qui ont demandé cette aide. « Sur huit jours, 20 milliards d'euros de prêts garantis ont été demandés », relève Bruno Le Maire. Pour financir ces mesures, l'État fait appel à la dette : « Je préfère que nous nous endettions aujourd'hui, en évitant un naufrage, plutôt que laisser détruire des pans entiers de notre économie ». La France a la chance de bénéficier de taux d'intérêts à des niveaux raisonnables : « Nous n'avons pas de difficultés à lever de l'argent sur les marchés financiers ».

Pour redémarrer la machine « le plus vite possible », le ministre appelle à la mise en œuvre d'un plan de relance « aux niveaux national et européen ». En attendant, les entreprises à cours de trésorerie ou en grandes difficultés financières peuvent taper à la porte de l'État. 450.000 petites entreprises vont ainsi bénéficier d'une aide de 1.500 euros qui sera versée ce lundi. Une indemnisation de 2.000 euros sera allouée à celles qui risquent la faillite.

Des nationalisations temporaires envisagées

5 millions de salariés bénéficient du chômage partiel : ils reprendront le travail dans leurs entreprises lorsque l'activité sera de retour, évitant ainsi le chômage. Les dispositifs d'aide seront réabondés « autant que nécessaire », assure l'hôte de Bercy. Une vingtaine de grandes entreprises stratégiques fragilisées (on pense à Renault, à Air France, au groupe PSA) ont été listées, avec pour chacune d'entre elles des solutions pour les aider : « garanties de prêts, montée au capital, recapitalisation, et, en dernier ressort, nationalisation ».

La nationalisation est la solution de dernier recours, elle sera temporaire, explique Bruno Le Maire. Le ministre a de nouveau prévenu que les entreprises qui bénéficient d'une aide de l'État pour leur trésorerie ne devront pas verser de dividendes. Les autres entreprises sont invitées à réduire « d'au moins un tiers » le versement des dividendes à leurs actionnaires pour cette année.


5 Avril 2020
Tags : coronavirus