De l'utopie au plantage : le parcours d'un entrepreneur audacieux




La semaine de 4 jours, le télétravail, une entreprise tournée vers l’innovation sociale… Julien Le Corre, ancien fondateur d’une agence publicitaire, a voulu faire de son entreprise un laboratoire des pratiques du futur. Ce pari audacieux, qui visait à allier bien-être des salariés et performance, a malheureusement conduit à la fermeture de sa boîte. Aujourd’hui, il revient sur cette expérience unique et riche d’enseignements dans un témoignage sans concession. Entre utopie, défis organisationnels et résilience, il nous livre les leçons tirées d’un échec aussi marquant qu’instructif.



Qu’est-ce qui vous a motivé à faire de votre agence publicitaire un laboratoire d’idées nouvelles ?

Julien Le Corre
C’est lié à deux choses. D’un côté, mon parcours antérieur, mes quinze années de freelance, qui m’avaient donné des habitudes de travail très éloignées de celles de l’entreprise. De l’autre côté, mon goût pour la nouveauté et ma fascination pour les évolutions sociétales.

Qu’est-ce qui vous a conduit à adopter la semaine de 4 jours pour vos équipes, et quels étaient vos objectifs initiaux ?

L’objectif était de gagner en productivité tout en rendant mes équipes plus heureuses et plus motivées. J’étais convaincu de pouvoir mettre en place un cercle vertueux entre le bien-être des collaborateurs et la performance de l’entreprise.

Vous décrivez la chute de votre entreprise comme une « leçon de vie ». Qu’avez-vous appris de cet échec ?

J’ai appris trop de choses pour les résumer en quelques lignes. Mais ce qui reste par-dessus tout est une notion très personnelle : c’est de m’être prouvé à moi-même ma résilience, ma capacité à faire face et à rebondir.

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui envisage des changements radicaux dans son organisation ?

Il faut bien avoir conscience que ce type de changement d’organisation est lourd à mettre en place, et que les équilibres de toute organisation humaine sont fragiles. Il faut se faire accompagner, mesurer les indicateurs, et avoir les moyens d’investir financièrement et humainement pour réussir cette transition. Ce n’est pas un side-project.

À quel moment avez-vous décidé que cet échec méritait d’être raconté dans un livre, et pourquoi ?

Quelques mois avant le dépôt de bilan, j’ai déjeuné avec un ami entrepreneur, qui a quant à lui très bien réussi à valoriser et revendre sa boîte. Il m’a suggéré que mon expérience pourrait être intéressante à partager. J’ai suivi son conseil, autant pour partager mes réflexions que pour donner du sens à cet échec.

 



29 Novembre 2024