Employés et entreprise, le malaise
Il ne s’agit plus d’un scoop, la plupart des entreprises sont loin de l’harmonie entre dirigeants et salariés. Une situation qui ne fait que s’accentuer. Selon Jean-Paul Delevoye, il est temps de considérer plus sérieusement la question. Les études parlent déjà d’elles-mêmes. 33 % des Français se déclarent être réticents face aux administrations. Entre les attentes des salariés et celles des sociétés se situe également une fosse évidente, dont la principale cause reste la « non-confiance ». Selon la présidente d’Ethic, Sophie de Menthon, la meilleure solution serait ainsi de réinstaurer la confiance des employés en l’entreprise. Mettre les profits individuels de côté et réintégrer l’esprit d’équipe au sein de l’organisation. Remotiver les salariés et résoudre les problèmes liés à l’administration. Un nouveau concept de management. Le plan social devrait être plus privilégié au sein de la société. Le dernier rapport de Jean-Paul Delevoye indique d’ailleurs que les entrepreneurs sociaux ont gagné la confiance de 81 % des Français.
Une confiance en soi et dans le collectif
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Pour le médiateur de la République, le monde du travail français se trouve actuellement à un niveau où les engagements collectif et individuel sont indispensables. Le concept de Jean-Paul Delevoye est simple. Il faut bannir le « court terme » et permettre aux salariés de s’investir réellement dans des projets collectifs. Une adhérence intégrale s’accompagnera automatiquement d’une confiance dans le collectif, la clé pour un développement optimal de l’entreprise. La situation est pourtant loin d’être facile, étant donné que seuls 35 % des Français osent encore croire en une croissance collective. Le reste aspire désormais à un épanouissement individuel uniquement, démotivé dans leur quotidien de travail. Pour Jean-Paul Delevoye, la meilleure solution est ainsi de faire rimer intérêt collectif, développement personnel et management. Trois points sont alors à considérer : l’intégration des salariés dans les valeurs de la société, un management basé sur les compétences des employés, et un dirigeant exemplaire.
Le patron de demain
Si jusque-là, l’autorité s’est plutôt centrée sur le titre, il est temps pour le management français de voir plus loin. Entre intelligence et sagesse, l’accent sera désormais mis la valeur morale. Le patron de demain sera avant tout un être social, reléguant les profits individuels en bas de la liste. Les salariés, plus motivés par leurs ambitions personnelles que collectives, devront être réintégrés au niveau des lignes de projets de l’entreprise, afin de se sentir concernés. Il faudra qu’ils adhèrent entièrement aux valeurs de l’entreprise pour renouer avec le dynamisme. Les conflits seront désormais résolus par le dialogue, en référence au management allemand. Et le dirigeant, dont l’autorité ne s’appuiera plus uniquement sur la justification d’un titre, se devra de considérer les salariés d’un nouvel angle. Les blâmes laisseront la place aux critiques constructives et à la réorientation. L’empathie sera le maître mot de la direction de demain.