Féminisation des comités exécutifs : 19 entreprises du CAC40 ont dépassé les 30% de femmes au Comex




L'édition 2025 de l'Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises dévoile de nouveaux progrès dans l'intégration des femmes aux plus hauts postes de gouvernance au sein des entreprises du CAC40. Toutefois, malgré ces avancées, l'accès à l'égalité complète reste un défi considérable.



La gouvernance d’entreprise : toujours une forteresse masculine ?

Le constat est clair : les femmes continuent de faire face à des difficultés pour accéder aux positions les plus influentes des organes de gouvernance des grandes entreprises. En 2025, elles occupent 6,25% des postes de Président ou Directeur Général au sein du CAC40, un chiffre qui n'a pas évolué par rapport à 2024.  La loi Rixain, qui impose des quotas de femmes dans les comités exécutifs (30% d'ici 2026 et 40% d'ici 2029), commence à montrer des résultats. En 2024, 19 entreprises ont dépassé les 30% de femmes au Comex, soit trois de plus qu’en 2023. Cependant, une entreprise, EssilorLuxottica, demeure sans aucune femme dans ses instances dirigeantes.

L’analyse du « plafond de verre » démontre que des disparités importantes subsistent. Les femmes représentent en moyenne 27,98 % des membres des comités exécutifs, contre 37,95% dans la population cadre, traduisant une réduction continue de l’écart. Depuis 2008, le plafond de verre, qui mesurait alors 21,82, s'est réduit à 9,97 en 2024. Des entreprises comme Schneider Electric et Société Générale se distinguent par une féminisation de leurs comités exécutifs proche de la parité avec la population cadre, tandis que des sociétés comme LVMH affichent un plafond de verre encore significatif.

Des corrélations entre féminisation, rentabilité et RSE existent bien

L'observatoire met également en lumière les impacts positifs de la féminisation sur la rentabilité opérationnelle et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Bien que la féminisation des comités exécutifs soit corrélée à une rentabilité accrue (coefficient de corrélation de 0,3746), elle reste moins influente que la féminisation des cadres (0,4628) ou des effectifs globaux (0,5180). Cela montre que les bénéfices de la diversité se font davantage ressentir à des niveaux intermédiaires plutôt qu'au sommet de la hiérarchie.

De même, une présence accrue de femmes dans l’encadrement est associée à une meilleure performance en matière de RSE et de responsabilité environnementale, avec des coefficients de corrélation respectifs de 0,5034 et 0,6256. Cela confirme que la diversité ne se limite pas à des considérations de rentabilité, mais s'étend aux enjeux sociaux et environnementaux auxquels les entreprises doivent faire face.

L'importance d'une approche intégrée

L’Observatoire SKEMA 2025 montre qu’une approche intégrée est nécessaire pour garantir l’égalité des sexes dans les entreprises. Si des progrès ont été réalisés grâce à des initiatives législatives comme la loi Rixain, les entreprises doivent renforcer leurs efforts en matière de diversité et d'inclusion à tous les niveaux, notamment dans le middle-management. Ce niveau intermédiaire joue un rôle crucial dans la rentabilité et les performances extra-financières, contribuant ainsi à une meilleure prise en compte des enjeux de société.

En conclusion, bien que l’édition 2025 de l’Observatoire souligne des avancées dans la féminisation des instances de gouvernance, des efforts considérables restent à fournir pour atteindre une véritable égalité. Les initiatives législatives et les politiques d'entreprise doivent continuer à s’aligner pour réduire durablement le plafond de verre et exploiter pleinement les bénéfices de la diversité.


27 Février 2025