Foodwatch va porter plainte contre Nestlé Waters et Alma




Une récente enquête menée par la cellule d’investigation de Radio France et le journal Le Monde et dévoilée le 29 janvier 2024 a mis en lumière des pratiques pour le moins troublantes de la part de géants de l'industrie des eaux en bouteille. Nestlé Waters (marques telles que Vittel, Hépar, Perrier) et Alma (Cristaline, Saint-Yorre, Courmayeur) se retrouvent au cœur d'un scandale pour avoir utilisé des méthodes de traitement de leurs eaux minérales interdites par la réglementation.



Foodwatch alerte sur le traitement des eaux en bouteille

Foodwatch, l'organisation non gouvernementale dédiée à la défense des droits des consommateurs, a dévoilé que ces entreprises auraient recours à des systèmes de traitement de l'eau, tels que des filtres à charbon ou des filtres UV, pratiques strictement interdites pour les eaux minérales qui se doivent d'être pures. Ces révélations, issues d'une enquête démarrée en 2020 suite aux signalements d'un ancien salarié du groupe Alma, mettent en évidence une série de manquements graves à la réglementation.

L’ONG a donc décidé de porter plainte, selon les informations du communiqué de presse publié le 20 février 2024, exigeant des comptes à l'État et une transparence totale vis-à-vis des consommateurs. « C’est une fraude massive dont Nestlé Waters et le groupe Sources Alma mais aussi l’Etat français devront répondre. foodwatch porte plainte ce mercredi 21 février au Tribunal judiciaire de Paris pour neuf infractions à l’encontre de ces entreprises qui ont traité illégalement leurs eaux en bouteille puis les ont vendues sans en informer les consommateurs et consommatrices. »

Ce qui est reproché aux accusés

L'association pointe du doigt neuf infractions à la directive européenne sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique. Ces pratiques, courantes pour l'eau du robinet, sont formellement interdites pour les eaux minérales naturelles dans l'Union européenne, car elles pourraient masquer des problèmes de contamination et altérer la qualité et la pureté de l'eau, vendue à un prix nettement supérieur à celui de l'eau du robinet pour ses vertus supposées.

« Pour foodwatch, la fraude aux eaux filtrées illégalement est comparable au scandale de la viande de cheval il y a une dizaine d’années : La fraude est bien caractérisée puisqu’il y a clairement une infraction à la réglementation, tromperie des consommateurs, gain économique et intention de tromper puisque les entreprises ont dissimulé les procédés de filtration aux contrôleurs et se sont bien gardés de donner les informations aux consommateurs ou aux distributeurs », souligne l’ONG dans son communiqué de presse.


21 Février 2024