François Hollande menace le patronat de légiférer sur les rémunérations




Le gouvernement va-t-il légiférer sur les rémunérations des grands patrons ? François Hollande gronde et menace de donner plus de pouvoir aux assemblées générales des actionnaires.



Actuellement, les décisions des assemblées générales en matière de rémunération ne sont que consultatives. Les conseils d’administration ont ensuite tout pouvoir de renverser un vote, comme cela a été le cas pour Renault. L’État, actionnaire du groupe automobile, et l’assemblée des actionnaires avaient voté contre la rémunération de 7,2 millions d’euros destinée à Carlos Ghosn. Mais le conseil est passé outre en votant pour ces émoluments. 

Emmanuel Macron avait par la suite menacé de légiférer, et c’est maintenant François Hollande qui reprend l’affaire à son compte. Au micro d’Europe 1, le président de la République a mis en garde le patronat : l’autorégulation prônée par le Medef a des ratés. « Si rien n’est fait du côté patronal », indique-t-il, ce sera « à la loi d'intervenir pour des règles plus simples, plus claires ».

De fait, la loi pourrait donner plus de pouvoir aux assemblées générales d’actionnaires. Et, mécaniquement, réduire la toute-puissance des conseils d’administration en matière de rémunération. François Hollande appelle donc à une « intervention rigoureuse » du patronat, sinon « toutes les décisions des assemblées générales seront immédiatement exécutoires ». En bout de course, « le conseil d'administration ne pourra pas défaire ce que l'assemblée générale d'actionnaires aura fait ».


17 Mai 2016