Index égalité hommes-femmes : très peu efficace




L’égalité entre hommes et femmes, en société et notamment dans le monde du travail, est encore loin d’être atteinte. Selon l’ONU, il faudrait, au rythme actuel, environ 300 ans pour que la société y parvienne. Et les mesures instaurées paraissent insuffisantes. C’est le cas de l’index d’égalité hommes-femmes, en vigueur en France depuis 2017. Son efficacité serait quasiment nulle, selon une étude publiée le 6 mars 2023, deux jours avant la journée internationale des droits des femmes.



Pas d’effet de l’index selon l’Institut des Politiques Publiques

Commandée par la CFDT, une étude menée par l’Institut des Politiques Publiques (IPP) dont les résultats ont été dévoilés lundi 6 mars 2023 dévoile que l’index égalité hommes-femmes est peu concluant. L’IPP estime qu’aucun « effet détectable à court terme » n’a pu être identifié. Un échec quasiment total, pour la CFDT. « L'index tel qu'il est conçu n'est pas de nature à répondre efficacement aux enjeux d'égalité professionnelle », a déclaré de son côté Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT, dont les propos ont été rapportés par Les Echos.

Or, c’est un problème : l’index égalité hommes-femmes a désormais 5 ans. Il avait été lancé le 7 mars 2017 par la ministre du Travail d’alors, Muriel Pénicaud, et était présenté comme une solution pour réduire les inégalités entre les sexes dans les entreprises.

Peu de sanctions, beaucoup d’entreprises hors la loi

Théoriquement, la publication de l’index est obligatoire pur toutes les entreprises de plus de 50 salariés en France, qui ne représentent toutefois que 43,9% des salariés du privé. Mais seulement 45,5% d’entre elles ont effectivement fait cette déclaration en 2020, selon l’IPP. Près d’un tiers, 29,4%, n’ont pas déclaré d’index, et un quart déclarent ne pas pouvoir le calculer.

De plus, les sanctions sont peu nombreuses, ce qui n’incite pas les entreprises à travailler pour améliorer la situation. « On nous avait présenté l'index en terme d'obligation de résultats, mais très peu d'entreprises sont sanctionnées - 32 en 2022 - et ce n'est pas une priorité de l'inspection du travail », souligne Béatrice Lestic.


8 Mars 2023