« L’outil informatique est devenu chose courante au sein des cabinets médicaux »

Entretien avec Alain Missoffe, président de Cegedim Healthcare Software




Alors que la Sécurité Sociale fête ses 70 ans, l’informatisation du secteur de la santé se poursuit avec des innovations telles que le dossier médical partagé. Il s’agit d’un enjeu de taille pour les Etats comme pour les professionnels et les entreprises de santé. Créé en 1969, le groupe Cegedim a accompagné cette évolution pour devenir aujourd’hui un des leaders européens dans les solutions et les services spécialisés dans le secteur de santé. Rencontre avec Alain Missoffe, à la tête de Cegedim Healthcare Software qui nous éclaire sur les enjeux et l’avenir de ce marché.



Quels sont selon vous les enjeux de l’informatisation pour les professionnels de santé?

Alain Missoffe, président de Cegedim Healthcare Software
Un des grands défis est de s’adapter aux enjeux actuels de développement de la e-santé, et même de les anticiper : coordination des soins, exercices pluri professionnels, mobilité, relations patients, outils connectés. Chez Cegedim Healthcare Software (CHS), nous abordons l’avenir avec des logiciels axés sur la simplicité, la facilité dans l’usage, et l’utilité pour le professionnel de santé.

Prenez l’exemple des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP): elles répondent à un réel besoin sur le territoire, notamment face à une « désertification » médicale dans certaines zones. Face à cela, les pouvoirs publics ont accompagné l’ouverture de maisons de santé pluridisciplinaires. Dans ce contexte, CHS offre une large gamme de logiciels aux médecins et aux para-médicaux. Cette expertise nous a permis de lancer un logiciel pour MSP qui semble répondre aux attentes des utilisateurs.  Sur un plan fonctionnel, tout notre objectif est de simplifier la vie de nos utilisateurs et de leur permettre de mieux gérer leur temps : la prise de rendez-vous du patient avec son médecin en est une parfaite illustration.
 

La généralisation du tiers-payant prévue dans la loi Santé a suscité un tollé chez certains médecins qui redoutent une complexification des pratiques Comment expliquez-vous ces réticences ?

Le niveau d’informatisation a fortement progressé ces trois dernières années (ROSP, structuration, aide à la décision, communication, …). Avec monlogicielmedical.com, CHS a d’ailleurs su faire très tôt le pari du web pour les logiciels de cabinets médicaux. L’outil informatique est ainsi devenu chose courante au sein des cabinets médicaux. Et ce n’est qu’un début. Ce qui se dégage très nettement ces derniers mois, c’est bien le choix pour des solutions web.

Sur le tiers payant, je n’ai pas à commenter les réticences de nombreux médecins. Je ne peux pas m’exprimer à leur place. Notre rôle est de nous adapter aux nouvelles situations réglementaires, et là aussi, de les anticiper. Nous offrons, à travers les Logiciels Personnel Soignant (LPS), des fonctions de gestion permettant de garantir les paiements et leur suivi sans contrainte. Dans un contexte de complexification croissante des contraintes administratives, les attentes des personnels soignants (PS) en matière de gestion du tiers payant se traduisent par une volonté de simplification des procédures de gestion qui sont proposées aujourd’hui par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie sur le périmètre de la Couverture Maladie Universelle. Conscient des enjeux liés à la généralisation du tiers payant et des attentes exprimées par les personnels soignants, CHS prépare le lancement de nouvelles versions de ces produits qui permettront d’assurer une gestion du tiers payant généralisé de manière fluide et transparente à travers l’intégration de services en ligne : consultation des droits, éclatement des flux RO/RC, suppression des charges de gestion des conventionnements, calcul des remboursements et paiement en ligne, suivi des règlements.
 

Face à la dématérialisation croissante des données du patient, comment gérer les impératifs de confidentialité et de sécurité ?

L’Etat et les pouvoirs publics ont mis en place (et cela continue à évoluer) des process et des référentiels (HDS, politique de sécurité des SI santé, certifications des entreprises et des solutions du secteur…) permettant d’encadrer ces impératifs. Sous le double effet des pressions exercées par la puissance publique et d’un développement soutenu des échanges dématérialisés d’informations de santé, nous constatons une réelle prise de conscience de la part de nos clients en matière de sécurité des SI de santé.

Les enjeux liés au partage de données de santé (DMP, organisations pluriprofessionnelles, télémédecine, plateformes de coordination,…) s’accompagnent d’exigences renforcées sur le plan de la confidentialité des données. La prise en compte de ces exigences se traduit toutefois invariablement par un impératif de maintien de la simplicité d’usage des solutions que nous fournissons aux professionnels de santé. Raison pour laquelle la clé d’une adhésion des PS est celle de l’intégration transparente des services dématérialisés et des dispositifs sécuritaires au sein de leurs logiciels métier. Dans ce contexte, CHS fournit des solutions techniques, fonctionnelles et organisationnelles qui y répondent (hébergement agréé, mécanismes d’authentification, de signature électronique, accès sécurisé aux services de l’Assurance Maladie …).
 

Comment gérez-vous ces exigences notamment en termes de management et de gouvernance au sein de votre entreprise ?

Le groupe Cegedim se situe au cœur de l’écosystème Santé. Nous sommes les spécialistes des solutions et services informatiques en matière de santé. Nous veillons à attirer chez nous des jeunes talents créatifs, car une société comme la nôtre doit continuellement se remettre en cause. Ce qui nous anime, alors que nous avons une taille significative, c’est de développer sans cesse des nouveaux services pour nos utilisateurs, et de leur faciliter leur quotidien. Bref, notre état d’esprit repose sur l’innovation permanente.
 


23 Octobre 2015