La Cour des comptes rappelle le poids de la dette aux candidats




La Cour des comptes fait entendre sa petite musique sur la dette de la France, alors que la campagne pour l'élection présidentielle bat son plein. Les Sages insistent en effet sur la maîtrise des dépenses publiques au-delà de 2022.



Le « quoi qu'il en coûte » n'est pas la seule raison

Avec une dette publique qui flirte avec les 120% et un déficit structurel toujours élevé, la France ne pourra pas faire l'impasse sur une réflexion profonde concernant son endettement, a voulu rappeler la Cour des comptes dans son rapport annuel. Les Sages de la rue Cambon, présidés par Pierre Moscovici, estiment que le « quoi qu'il en coûte » présidentiel  qui a permis à l'économie de ne pas s'effondrer au plus fort de la crise sanitaire n'explique pas tout.

La dérive a commencé il y a une quinzaine d'années, relèvent-ils. En 2006, le niveau de dette de la France et de l'Allemagne était en effet similaire. En 2020, l'écart entre les deux pays s'élevait à 45 points : tandis que l'Allemagne affichait une dette de 69% du PIB, la France en était à 115% ! Cette situation, c'est « l'aboutissement d'un mouvement de divergence commencé il y a quinze ans et qui l'a vu notamment s'écarter de l'Allemagne », relate la Cour.

Un effort de 9 milliards d'euros par an

Hors crise, les dépenses publiques ont continué d'augmenter : +11 milliards en 2021, +8 milliards en 2022. Sans oublier les 10 milliards d'euros supplémentaires pour la revalorisation des personnels de santé. Dans ce contexte, il ne suffit pas de se réjouir de la croissance record enregistrée en 2021 (+7%). Il faut aussi agir pour relâcher la pression sur les finances publiques.

Le gouvernement a présenté une trajectoire de redressement des comptes visant à réduire le déficit sous le seuil des 3% en 2027. La dette devrait ensuite refluer. La Cour relève toutefois que la France sera en retard sur ses voisins européens, puisque le déficit public de la France demeurera 50 points plus élevé qu'en Allemagne en 2025. L'exécutif devrait réaliser 9 milliards d'euros d'économies en plus chaque année, par rapport à la période 2010-2019, pour atteindre cet objectif.


17 Février 2022
Tags : déficit