La filiale française d’Esprit à son tour en redressement judiciaire




La marque de prêt-à-porter Esprit fait face aujourd'hui à une crise profonde. Placée en redressement judiciaire en Allemagne puis en France, elle continue de subir les effets d’une série de difficultés économiques exacerbées par des facteurs externes comme la pandémie de Covid-19 et l'inflation.



Esprit s’est faite distancier par la fast-fashion

Le groupe Esprit, fondé en 1968 à San Francisco par Douglas et Susie Tompkins, a connu des hauts et des bas depuis ses débuts. Aujourd'hui basé en Allemagne, Esprit a déposé le bilan pour ses activités en Europe en mai 2024, une décision confirmée par le tribunal de commerce de Nanterre pour sa filiale française le 18 juillet 2024. Cette procédure judiciaire inclut également six autres sociétés allemandes du groupe.

Esprit, cotée à la Bourse de Hong Kong depuis 1993, n'a pas réussi à rivaliser avec les géants de la fast fashion comme Zara et Mango. La marque, malgré un réseau de 586 magasins dans 40 pays, n'a pas su moderniser ses points de vente ni séduire la nouvelle génération. Le chiffre d'affaires du groupe s'élevait à 377 millions d'euros en 2022, bien en deçà de son apogée dans les années 1980 et 1990.

La deuxième procédure d'insolvabilité en quatre ans

Les raisons derrière le redressement judiciaire d'Esprit sont multiples. Selon les sources, les coûts en hausse, y compris les loyers et les transports, ont lourdement pesé sur les finances de l'entreprise. Les séquelles de la pandémie de Covid-19 ont également contribué à cette situation critique, tout comme l'inflation galopante et les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement.

Le redressement judiciaire d'Esprit a des implications majeures pour ses employés et ses partenaires. En France, l'entreprise employait 145 salariés avec un chiffre d'affaires annuel de près de 32 millions d'euros. La période d'observation de six mois fixée par le tribunal de commerce de Nanterre permettra d'élaborer un plan de redressement viable.

Pour Esprit, il s'agit de la deuxième procédure d'insolvabilité en quatre ans. Lors de la pandémie, l'entreprise avait déjà effectué des coupes franches, supprimant un tiers de ses effectifs et fermant 100 points de vente. Si Esprit parvient à surmonter cette crise, elle devra impérativement moderniser ses magasins, renforcer sa présence en ligne et adapter son offre pour attirer les jeunes consommateurs.


31 Juillet 2024