Pour relancer l'économie, l'actionnariat salarié pourrait être un levier selon Gérald Darmanin




Comment redresser l'économie française tout en remboursant la dette accumulée pendant la crise sanitaire ? Gérald Darmanin a son idée sur ces questions, qui pourraient bien être reprises du gouvernement.



Une idée à remettre en œuvre

Dans un entretien au Journal du Dimanche, le ministre de l'Action et des Comptes publics propose ses solutions pour relancer l'économie, mise en grande difficulté durant les deux mois de confinement. Il plaide pour une généralisation de l'actionnariat salarié : « Il est temps de ressusciter la grande idée gaulliste de la participation ». Le principe de ce dispositif est que les salariés deviennent actionnaires de leur entreprise, « ils perçoivent leur part sur les bénéfices qu'elle réalise et ils augmentent leur pouvoir d'achat, en plus de leurs salaires, par l'intéressement ». Une manière d'impliquer les salariés dans la bonne santé de l'entreprise et d'en tirer profit.

« L'actionnariat salarié existe, je propose de le généraliser, de le simplifier, et de l'étendre; en versant aux salariés des montants importants et non plus symboliques; en raccourcissant le délai pour en bénéficier, en simplifiant encore le régime fiscal », poursuit Gérald Darmanin. Sera-t-il entendu par le Premier ministre et le Président de la République ? Cela ne fait guère de doute : le ministre a pris du poids dans le dispositif de l'exécutif, sa voix porte et il aussi devenu maire de Tourcoing le week-end dernier tout en conservant son poste à Bercy.

Montagne de dettes

Pour faire face à la pandémie et pour soutenir les salariés et les entreprises durant le confinement, le gouvernement a mis sur pied un plan d'urgence qui se monte à 110 milliards d'euros. De l'argent emprunté sur les marchés financiers qu'il faudra bien rembourser. « Si s'endetter n'est jamais une bonne nouvelle, il fallait le faire pour éviter la faillite générale et le chômage de masse », soutient-il. Le remboursement passera selon lui par la création de richesse : « Augmenter les impôts pour nous ce n'est pas une option, car ce serait décourager le travail et l'activité économique ».

La richesse crée la richesse, assure Gérald Darmanin. « C'est le pari que nous faisons: faire confiance aux entreprises et aux salariés ». Il rappelle qu'avant la crise du coronavirus, la croissance française était supérieure à la moyenne européenne et que le taux de chômage était au plus bas depuis 2008. Les réformes engagées par le gouvernement depuis trois ans devraient permettre à l'Hexagone de « rebondir plus vite que nos voisins » , espère-t-il.


28 Mai 2020