Prix des équipements optiques : Optic 2000 monte à son tour au créneau




Bientôt une prise en charge à 100 % des lunettes, comme l’a promis le président de la République ? La coopérative d’opticiens Optic 2000 prend les devants depuis deux ans avec sa campagne « Objectif zéro dépense ». Une innovation destinée d'une part à augmenter le pouvoir d’achat en matière d'équipement optiques, mais aussi à permettre l'accès au plus grand nombre aux soins visuels.



C’était une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle : « la prise en charge à 100 % des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici à 2022, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé ». Autrement dit, un « reste à charge zéro » pour ces produits de santé mal pris en charge par la Sécurité sociale et pour lesquels les ménages participent en moyenne à hauteur de 24 % du prix des équipements.
 
« Panier de soins standard »
 
Depuis quelques mois, le gouvernement est entré dans la bataille afin de donner corps à cette promesse très populaire du président désormais élu. La ministre de la Santé a déjà annoncé que l’objectif était d’« aboutir à la création d’un panier de soins standard pour lequel le patient n’aura aucun reste à charge ». « La démarche est d’abord d’identifier les soins absolument nécessaires pour tous les Français », afin de définir un « panier de soins » qui ne soit « pas quelque chose de bas de gamme ». Pour autant, le but n’est pas d’aider ceux qui veulent « accéder à du superflu, de l’esthétique ou du luxe ». « On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde, ni des verres antireflets qui filtrent la lumière bleue », a par exemple précisé Agnès Buzyn.

Alors que des discussions ont débuté à l’automne dernier, la ministre a réuni le 23 janvier 2018 les dentistes, les opticiens, les audioprothésistes, l’Assurance-maladie et les complémentaires santé, pour leur fixer une échéance commune, début juin, pour « annoncer aux Français dans quels délais ils pourront accéder à un panier de soins de qualité pris en charge à 100 % ».
 
Un combat qui a déjà commencé
 
Le premier réseau d’opticiens français, Optic 2000, qui compte 1 200 magasins en France, a décidé depuis deux ans de relever le défi du « reste à charge zéro » sur les dépenses d’optique avec sa campagne et son programme « Objectif zéro dépense ». Le principe : les opticiens de l’enseigne coopérative s’engagent à présenter, en première intention, un devis correspondant à une offre de qualité, conforme à l’ordonnance de l’ophtalmologiste, avec un reste à charge nul ou le moins élevé possible… Autrement dit, une offre qui va permettre au client d’être remboursé intégralement avec la prise en charge de la sécurité sociale et de l’assurance complémentaire. Le choix final de retenir ou non cette première proposition revenant bien sûr au client.

Cette mobilisation n’a rien d’opportuniste et ne date pas de la dernière élection présidentielle. Quand l’enseigne a lancé cette campagne, en 2016, elle mettait déjà en avant sa volonté de favoriser l’accès aux soins pour tous, dans un climat économique difficile. L’enseigne coopérative n’en est pas non plus à sa première innovation commerciale visant à augmenter le pouvoir d’achat optique. C’est ainsi Optic 2000 qui avait lancé, le premier, en 1988, la deuxième paire de lunettes à un euro, puis a créé  ensuite « les prix tout compris », des prix nets et sans ajout.
 
Préserver la qualité du service et des soins
 
« Ces offres à « zéro dépense » sont aujourd’hui compatibles avec des produits de qualité et un service professionnel », souligne Yves Guénin, secrétaire général d’Optic 2000. « Si les règles de remboursement devaient changer, il faudra qu’elles soient en mesure de maintenir ces principes essentiels. L’intention du président et du gouvernement est louable… Mais il faudra être attentif à ce que cela ne se fasse pas au détriment des soins, et ne favorise pas l’émergence d’une optique « low-cost » tant en termes de produits que du service… Si la solution retenue était celle de l’encadrement des prix, on pourrait y perdre en qualité ! ».

L’enseigne reste en effet très attachée au rôle de conseil, au professionnalisme et à la qualité de service apportés par l’opticien au cours du parcours de santé. Optic 2000 a ainsi engagé un vrai travail partenarial avec les mutuelles afin de trouver des solutions de qualité et des offres tarifaires intéressantes pour tenir l’engagement de « zéro reste à charge »… Sans pour autant augmenter le prix des cotisations des mutuelles. C’est là l’un des principaux défis à relever et Optic 2000, fidèle à ses engagements, est bien décidé à y prendre sa part.


29 Mai 2018