Pour tenter comprendre la décision du Syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole de confier l’exploitation du Vélib à la PME Smoovengo à partir de janvier 2018 et pour les 15 prochaines années, il serait judicieux de se rappeler le rapport d’audit du contrat Vélib produit par l’Inspection Générale de la Mairie de Paris en février 2016. Ce document de 66 pages révèle des détails plutôt embarrassants pour la société.
Des estimations financières largement sous-évaluées
Signé début 2007, le contrat Vélib a nécessité la conclusion de deux avenants : un 19 décembre 2007, puis un deuxième en décembre 2009. La raison ? Les parties prenantes avaient mal estimé le coût réel du fonctionnement de ce dispositif. Les pertes dues au vandalisme s’élèvent à 1,6 millions d’euros par an, tandis que le coût annuel du fonctionnement de la plate-forme d’appels avoisine les 2,7 millions d’euros. Pensé initialement pour Paris intra-muros, le Vélib a également engendré des coûts très importants depuis son expansion à la proche banlieue. 2,7 millions d’euros par an supplémentaires seraient nécessaires pour faire fonctionner le réseau en petite couronne, estiment les auteurs du rapport.
JCDecaux ne serait pas un exploitant modèle
Au-delà des erreurs de calcul inhérents au lancement de tout service inédit, le rapport accuse JCDecaux de mal assurer sa mission. Alors que les actes de vandalisme étaient fréquents, la société n’aurait pas « diligenté rapidement des mesures visant à la protection des vélos et des bornes ». De plus, la réparation et le remplacement des vélos mis hors service a été financé par la Ville, alors que selon le contrat, ce sont des coûts qui incombent à l’exploitant. Au moment de la rédaction du rapport, la Ville de Paris n’avait toujours par recouvré 4,5 millions d’euros dus par JCDecaux à ce titre.
Enfin, JCDecaux aurait, selon le auditeurs, mis des obstacles juridiques à la réalisation de clause en vertu de laquelle la Ville de Paris pourrait racheter le système à la fin du contrat (à savoir, fin décembre 2017). JCDecaux a en effet créé la SOMUPI, une entité ne possédant pas les équipements et n’employant pas de salariés. C’est avec la SOMUPI que le Syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole a signé le contrat, alors que les infrastructures et les 315 salariés étaient du ressort de Cyclocity, une filiale 100 % de JCDecaux.
Enfin, JCDecaux aurait, selon le auditeurs, mis des obstacles juridiques à la réalisation de clause en vertu de laquelle la Ville de Paris pourrait racheter le système à la fin du contrat (à savoir, fin décembre 2017). JCDecaux a en effet créé la SOMUPI, une entité ne possédant pas les équipements et n’employant pas de salariés. C’est avec la SOMUPI que le Syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole a signé le contrat, alors que les infrastructures et les 315 salariés étaient du ressort de Cyclocity, une filiale 100 % de JCDecaux.