Volkswagen met fin à la garantie de l'emploi en Allemagne




Volkswagen, premier constructeur automobile européen, a résilié l'accord historique sur la garantie de l'emploi en Allemagne, en vigueur depuis 30 ans. Cette décision, qui ouvre la voie à des licenciements potentiels dès 2025, est une réponse aux difficultés économiques du groupe.



Vers une restructuration majeure pour Volkswagen

Volkswagen a créé une onde de choc début septembre en annonçant la fin de l'accord sur la garantie de l'emploi, un texte fondateur en vigueur depuis 1994, prolongé jusqu'en 2029. Cette décision marque un tournant historique pour le groupe, qui n'avait jamais envisagé une telle mesure en près de 90 ans d'existence. En résiliant cette convention, Volkswagen ouvre la porte à des licenciements possibles à partir de la mi-2025.

Le groupe n'a pas donné de détails sur les mesures concrètes à venir, mais les spéculations se multiplient. Des fermetures d'usines en Allemagne, jamais envisagées auparavant, sont désormais sur la table. Pour l'heure, la direction appelle les syndicats à ouvrir des négociations afin de trouver des solutions « permettant de positionner durablement Volkswagen en termes de compétitivité et d'avenir », selon les propos de Gunnar Kilian, directeur des ressources humaines.

En parallèle, Volkswagen a résilié cinq autres conventions collectives, un signe clair de l'ampleur des révisions qui attendent les relations de travail au sein du groupe. Ces textes seront également renégociés avec les syndicats dans un contexte qui s'annonce tendu.

Plusieurs facteurs expliquent cette décision brutale. Le constructeur allemand fait face à une série de défis économiques majeurs. La Chine, qui représente le plus grand marché automobile du monde et où Volkswagen réalisait une part significative de ses ventes, voit la demande reculer fortement. Parallèlement, sur le marché allemand, les ventes de véhicules électriques peinent à décoller, alors que la concurrence chinoise, avec des modèles à batterie bien plus abordables, s'intensifie.

L'avenir incertain des travailleurs allemands

Dans une note interne, la direction du groupe a justifié cette décision par des impératifs économiques. « Avec les coûts actuels, il ne sera pas possible de maintenir l'emploi dans sa structure actuelle. Volkswagen doit augmenter sa productivité et réduire durablement ses coûts, notamment sur ses sites allemands », a-t-elle affirmé.

Le constructeur emploie environ 300.000 salariés en Allemagne, dont 120.000 pour la seule marque Volkswagen, qui reste le pilier des ventes du groupe avec des modèles emblématiques comme la Golf ou la voiture électrique ID.3. Mais cette filiale est visée directement par les mesures d'économies, en raison d'une rentabilité jugée insuffisante.

La fin de la garantie de l'emploi et la perspective de possibles fermetures d'usines créent une incertitude majeure pour les salariés du groupe. Pour les syndicats, cette situation constitue une menace sérieuse pour des dizaines de milliers d'emplois, notamment en Basse-Saxe, le fief historique de Volkswagen.

Les prochains mois seront cruciaux. Si les discussions entre la direction et les représentants du personnel échouent, Volkswagen pourrait se diriger vers des licenciements massifs, un scénario inédit pour une entreprise qui a longtemps mis en avant son rôle social. L'issue des négociations déterminera la forme que prendra la restructuration et l'impact qu'elle aura sur les travailleurs du groupe. 


12 Septembre 2024