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Accord Mercosur : Carrefour soutient les agriculteurs en boycottant les viandes étrangères





Le 20 novembre 2024, Carrefour, acteur majeur de la grande distribution en France, a annoncé son refus catégorique de commercialiser de la viande provenant des pays du Mercosur, même en cas d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et cette région. Cette décision, dévoilée par Alexandre Bompard, PDG du groupe, s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le monde agricole français et les institutions européennes, alors que les débats sur l'accord Mercosur-UE suscitent des inquiétudes sur la compétitivité et la souveraineté alimentaire.



Une décision lourde de sens

Accord Mercosur : Carrefour soutient les agriculteurs en boycottant les viandes étrangères

Carrefour, deuxième distributeur en France après E.Leclerc, a explicitement déclaré dans une lettre adressée à Arnaud Rousseau, président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), qu'il n'importera aucune viande issue des pays du Mercosur. Cette région regroupe le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, principaux exportateurs de viande bovine et de volaille.
 

Selon Carrefour, ce choix découle de plusieurs facteurs :

  • Respect des normes sanitaires et environnementales : Les viandes en provenance du Mercosur ne répondent souvent pas aux standards européens rigoureux.
  • Préservation du marché local : L'afflux de viande à bas coût pourrait compromettre la viabilité des élevages français.
  • Soutien aux agriculteurs : Dans un contexte de mobilisation accrue des syndicats agricoles, ce geste vise à rassurer et à protéger la filière.


L'accord Mercosur-UE, en négociation depuis des décennies, prévoit une ouverture accrue des marchés européens aux produits agricoles sud-américains. Si certains secteurs économiques y voient une opportunité, les agriculteurs européens, en particulier en France, dénoncent une concurrence déloyale. Les produits agricoles du Mercosur, tels que la viande bovine, sont souvent associés à :

  1. Des pratiques environnementales controversées, comme la déforestation de l'Amazonie.
  2. Des conditions sanitaires et sociales inférieures aux standards européens.
  3. Une absence de traçabilité et de contrôles stricts.

En réaction, Emmanuel Macron s'est également opposé à l'accord « en l'état », appelant à des révisions pour garantir un commerce plus équitable.


Une mobilisation générale espérée

Au-delà de son engagement propre, Carrefour appelle à une action collective. Alexandre Bompard a explicitement invité d'autres acteurs de l'industrie agroalimentaire, notamment les restaurateurs et les grossistes, à suivre son exemple.

Le secteur de la restauration hors domicile, qui représente environ 30 % de la consommation de viande en France, est particulièrement visé. Cependant, 60 % de cette consommation repose sur des importations, mettant en lumière une dépendance préoccupante.

Données Chiffrées et Impact Anticipé

Carrefour a précisé que :

  • 96 % de la viande bovine et porcine vendue dans ses magasins provient de France.
  • La consommation nationale de viande en restauration hors domicile atteint des niveaux d'importation supérieurs à 60 %.

Le soutien de Carrefour intervient dans un climat tendu où la classe politique française, dans une rare unanimité, critique vivement l'accord Mercosur. Michel Barnier et d'autres figures influentes appellent à une posture ferme pour protéger les intérêts des éleveurs et des consommateurs. La pression sur les institutions européennes s'intensifie, mais des pays comme l'Allemagne et l'Espagne soutiennent activement l'accord pour ses retombées économiques potentielles.



20 Novembre 2024