Big Pharma : des PDG en croisade contre Bruxelles
C’est un front uni que présentent les dirigeants des géants pharmaceutiques. Albert Bourla, vétérinaire de formation et stratège inflexible de Pfizer, n’est pas à son premier coup d’éclat. Déjà moteur dans la bataille mondiale pour la vaccination, il joue ici un autre genre de survie : celle de la rentabilité de l’innovation. En brandissant la menace d’un transfert massif d’investissements, il ne fait pas dans la nuance.
Pascal Soriot, le Français à la tête d’AstraZeneca, n’a jamais caché son agacement face à la lenteur bureaucratique européenne. En 2021 déjà, il pointait les obstacles à la mise sur le marché de vaccins en Europe. En 2025, sa voix se joint à celle de ses homologues pour dénoncer des « ponctions financières dissuasives » et un cadre réglementaire étouffant.
Quant à Paul Hudson, à la tête de Sanofi, il défend une ligne offensive : valoriser l’innovation à son juste prix. Depuis Paris, il dénonce une politique de rabais forcés et une écocontribution « punitive » qui frappe, dit-il, l’un des rares secteurs à haute valeur ajoutée encore compétitifs en Europe.
Pascal Soriot, le Français à la tête d’AstraZeneca, n’a jamais caché son agacement face à la lenteur bureaucratique européenne. En 2021 déjà, il pointait les obstacles à la mise sur le marché de vaccins en Europe. En 2025, sa voix se joint à celle de ses homologues pour dénoncer des « ponctions financières dissuasives » et un cadre réglementaire étouffant.
Quant à Paul Hudson, à la tête de Sanofi, il défend une ligne offensive : valoriser l’innovation à son juste prix. Depuis Paris, il dénonce une politique de rabais forcés et une écocontribution « punitive » qui frappe, dit-il, l’un des rares secteurs à haute valeur ajoutée encore compétitifs en Europe.
Le manifeste des 32 : une lettre, deux actes
Avant même la lettre du 5 avril 2025, une alerte avait été envoyée sous forme d’e-mail par l’EFPIA, la Fédération européenne du secteur. Puis est venu le coup d’éclat. Trente-deux signatures manuscrites. Trente-deux patrons qui résument, en quelques pages, un diagnostic implacable : « Aujourd’hui, les États-Unis surpassent l’Europe sur tous les critères d’attractivité pour les investisseurs », fait savoir l’EFPIA dans son communiqué du 8 avril 2025.
Un chiffre résume l’urgence : jusqu’à 85% des investissements industriels européens (soit 50,6 milliards d’euros) et 50% de la R&D (52,6 milliards) pourraient être redirigés vers les États-Unis. Sur un total de 164,8 milliards d’euros prévus entre 2025 et 2029, ce sont 16,5 milliards qui pourraient fuir l’Europe d’ici trois mois, selon l’enquête menée auprès des membres de l’EFPIA.
Un chiffre résume l’urgence : jusqu’à 85% des investissements industriels européens (soit 50,6 milliards d’euros) et 50% de la R&D (52,6 milliards) pourraient être redirigés vers les États-Unis. Sur un total de 164,8 milliards d’euros prévus entre 2025 et 2029, ce sont 16,5 milliards qui pourraient fuir l’Europe d’ici trois mois, selon l’enquête menée auprès des membres de l’EFPIA.
Les exigences des patrons : moins d’idéologie, plus de compétitivité
Le message n’est pas qu’une menace. Il s’accompagne d’une feuille de route. Les PDG réclament :
- un système de prix plus favorable à l’innovation, à l’image du marché américain où les tarifs sont libres ;
-le renforcement de la propriété intellectuelle, avec une durée de protection portée à douze ans;
- un cadre réglementaire unifié pour l’ensemble des essais cliniques dans l’Union européenne.
Une cohérence entre les législations environnementales et chimiques, accusées d’entraver les chaînes de production. « La bureaucratie nuit à la rapidité d’accès aux traitements, et donc aux patients », martèlent-ils. Le courrier critique vertement les délais excessifs observés en France (461 jours), en Italie (358 jours) et en Espagne (613 jours) entre l’autorisation et la commercialisation effective des médicaments.
- un système de prix plus favorable à l’innovation, à l’image du marché américain où les tarifs sont libres ;
-le renforcement de la propriété intellectuelle, avec une durée de protection portée à douze ans;
- un cadre réglementaire unifié pour l’ensemble des essais cliniques dans l’Union européenne.
Une cohérence entre les législations environnementales et chimiques, accusées d’entraver les chaînes de production. « La bureaucratie nuit à la rapidité d’accès aux traitements, et donc aux patients », martèlent-ils. Le courrier critique vertement les délais excessifs observés en France (461 jours), en Italie (358 jours) et en Espagne (613 jours) entre l’autorisation et la commercialisation effective des médicaments.
Ursula von der Leyen, cible directe du cartel pharmaceutique ?
La présidente de la Commission européenne n’est pas épargnée. Réunis avec elle à Bruxelles le 8 avril 2025, les représentants de l’industrie n’ont pas mâché leurs mots. Une offensive concertée. Un langage diplomatique, mais un sous-texte très clair : « Changez, ou nous partons ».
Le retour de Donald Trump n’arrange rien. Ses annonces de droits de douane sur les médicaments européens ont semé la panique. L’Europe exporte pour 90 milliards d’euros de produits pharmaceutiques vers les États-Unis chaque année. Si cette manne se tarit, c’est tout l’écosystème industriel européen qui vacille.
La lettre des PDG de la Big Pharma n’est pas une pétition. C’est une mise en demeure. Derrière chaque signature se cache une stratégie, un bilan, une entreprise prête à déplacer ses investissements pour survivre dans un monde où la compétitivité ne pardonne pas les lenteurs politiques. En Europe, on légifère. Ailleurs, on agit. Et les capitaines de l’industrie pharmaceutique ne sont pas venus demander la permission. Ils préviennent. Une dernière fois.
Le retour de Donald Trump n’arrange rien. Ses annonces de droits de douane sur les médicaments européens ont semé la panique. L’Europe exporte pour 90 milliards d’euros de produits pharmaceutiques vers les États-Unis chaque année. Si cette manne se tarit, c’est tout l’écosystème industriel européen qui vacille.
La lettre des PDG de la Big Pharma n’est pas une pétition. C’est une mise en demeure. Derrière chaque signature se cache une stratégie, un bilan, une entreprise prête à déplacer ses investissements pour survivre dans un monde où la compétitivité ne pardonne pas les lenteurs politiques. En Europe, on légifère. Ailleurs, on agit. Et les capitaines de l’industrie pharmaceutique ne sont pas venus demander la permission. Ils préviennent. Une dernière fois.