Comme le rappelle Tim Cook, le PDG du constructeur informatique, « Peter a servi [l'entreprise] en tant que CFO durant la dernière décennie, au moment où les revenus d'Apple grimpaient de 8 à 171 milliards de dollars [annuels] ». De fait, Oppenheimer a su tenir les comptes d'une entreprise qui a frôlé la mort à la fin des années 90, et qui a fini par devenir la société la plus rentable de l'histoire. Cet « historique » d'Apple, embauché chez le constructeur dans la foulée du retour de Steve Jobs aux commandes, est aussi un des derniers représentants de la « ligne dure » incarnée par le fondateur d'Apple, marquée par une grande intransigeance envers les actionnaires.
Sous le second magistère de Jobs, Apple n'a en effet versé aucun dividende à ses investisseurs, préférant consacrer l'argent de l'entreprise à son redressement puis, plus tard, à la recherche et au développement, ainsi qu'aux acquisitions externes. Le remplacement de Steve Jobs par Tim Cook, plus pragmatique, a assoupli cette politique, et les actionnaires sont désormais un peu plus écoutés par la direction d'Apple. Cet assouplissement a été l'affaire de Luca Maestri, embauché par le constructeur en février 2013. C'est d'ailleurs Maestri qui remplacera Peter Oppenheimer, ce dernier prenant sa retraite en septembre.
Luca Maestri n'est pas un perdreau de l'année. Tim Cook lui a tressé des louanges, et il est vrai que ce directeur financier a pour lui un joli CV : il a auparavant été CFO de Xerox, Nokia Siemens et General Motors. Un profil « techno » mais aussi industriel qui sied plutôt bien aux ambitions d'Apple. Quant à Peter Oppenheimer, il ne lâche pas tout à fait le travail puisqu'il prendra place au sein du conseil d'administration de la banque d'investissements Goldman Sachs.