Arnaud Montebourg prône en particulier un assouplissement de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne. Une baisse du taux de change de la monnaie unique permettrait aux exportations du vieux continent de gagner mécaniquement en productivité et en attractivité. Le ministre, qui a précisé qu'il s'agissait de la « position du gouvernement », demande à la BCE de s'aligner sur les pratiques défendues par la Banque fédérale américaine et la Banque centrale du Japon.
En faisant fonctionner la machine à billets et en injectant des milliards de dollars et de yens dans leurs économies, les États-Unis et le Japon ont fait redémarrer la croissance - néanmoins, les entreprises privées, invitées à prendre le relais des pouvoirs publics, se font encore tirer l'oreille.
Mario Draghi, le patron de la BCE, n'a pas attendu les exigences d'Arnaud Montebourg pour assouplir la politique monétaire européenne. Le 7 novembre dernier, il abaissait de 0,25 point les taux d'intérêt, sans que cela n'ait d'impact sur le taux de change.
Quoi qu'il en soit, la baisse de l'euro exigée par le ministre n'est pas nouvelle : bon nombre d'économistes estiment en effet que la devise européenne est trop forte vis à vis des autres monnaies internationales. Ça n'est pas la position de l'Allemagne, qui profite à plein de ce taux de change très rémunérateur pour l'industrie du pays.
Cette déclaration intervient au moment où les mouvements populistes, qui veulent la sortie de l'euro, sont au plus haut dans les sondages. Le Front national est ainsi crédité de 23% des intentions de vote pour les élections européennes à venir. Arnaud Montebourg aura voulu, par ces déclarations, renouer avec des électeurs attirés par un vote anti-Europe.