Arthur et des investisseurs réclament près de 300 millions d'euros à Nespresso

Ethical Coffee Company (ECC), fondée par un ancien cadre de Nespresso, a lancé sur le marché des capsules biodégradables compatibles avec les machines Nespresso. Cette innovation abouti dans un conflit judiciaire intense, Nespresso revendiquant la protection de sa marque et de ses designs de capsules. Malgré l'investissement significatif de personnalités telles qu'Arthur, à hauteur de 8 millions d'euros, ECC s'est heurtée à des restrictions de vente en Suisse entre 2011 et 2014, un coup dur pour l'entreprise naissante.

Ce conflit, surnommé la « guerre des dosettes », a engendré des années de batailles juridiques. La situation s'est aggravée pour ECC lorsque d'autres concurrents ont investi le marché, profitant de l'espace laissé par les restrictions imposées à ECC. En dépit de la levée ultérieure de l'interdiction de vente, ECC n'a pas pu rattraper son retard, menant à sa faillite en 2018. Une chute survenue malgré les efforts considérables et l'investissements des créanciers. Arthur a vu sa participation dans l'entreprise grimper à 5%.

En 2021, le Tribunal fédéral suisse a jugé que l'interdiction imposée à ECC n'était pas fondée, ouvrant la voie à une potentielle compensation pour les pertes subies. Aujourd'hui, les créanciers d’ECC, dirigés par Arthur, réclament 278 millions de francs suisses (environ 297 millions d’euros) à Nespresso pour les dommages causés par cette interdiction. Une audience de conciliation est prévue pour le 20 février. Si aucune solution amiable n'est trouvée, le litige pourrait se prolonger pendant plusieurs années.

Tout en reconnaissant le dépôt de cette plainte, Nespresso s'est refusé à tout commentaire sur les procédures judiciaires en cours. Cette affaire souligne non seulement les défis liés à l'innovation et à la concurrence dans l'industrie du café, mais aussi les implications potentiellement massives des décisions judiciaires sur le marché et les investisseurs.