Révision gouvernementale : un ajustement prudent, mais structurant
Le ministre de l’Économie Éric Lombard a confirmé le 9 avril sur TF1 ce nouveau cadrage macroéconomique, qui sera présenté en Conseil des ministres. Il reflète, selon ses mots, les « incertitudes liées à la conjoncture mondiale », en particulier la nouvelle salve de tensions commerciales déclenchées par les États-Unis début avril.
La décision de Donald Trump d’augmenter temporairement les droits de douane sur plusieurs produits manufacturés – avec une suspension partielle de 90 jours pour certains pays – a ravivé les inquiétudes sur la solidité du commerce international. L’effet immédiat sur les exportations françaises reste limité, mais les répercussions indirectes via les chaînes de valeur européennes sont, elles, bien réelles.
La décision de Donald Trump d’augmenter temporairement les droits de douane sur plusieurs produits manufacturés – avec une suspension partielle de 90 jours pour certains pays – a ravivé les inquiétudes sur la solidité du commerce international. L’effet immédiat sur les exportations françaises reste limité, mais les répercussions indirectes via les chaînes de valeur européennes sont, elles, bien réelles.
Des prévisions qui convergent vers un scénario d’atterrissage lent
Cette révision n’est pas isolée. La Banque de France maintient également sa prévision de 0,7 % de croissance pour l’ensemble de l’année, tout en soulignant une légère amélioration au premier trimestre (+0,2 %), portée par le rebond de certains segments industriels comme l’aéronautique. À l’inverse, l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) table sur 0,5 %, pointant les effets combinés des tensions externes et des incertitudes politiques internes.
Les divergences entre ces projections tiennent principalement à l’appréciation du comportement des ménages, de la consommation et de l’investissement. Le scénario du gouvernement repose sur une dynamique modérée de la demande intérieure, avec une consommation soutenue par le reflux de l’inflation et un pouvoir d’achat en léger redressement
Les divergences entre ces projections tiennent principalement à l’appréciation du comportement des ménages, de la consommation et de l’investissement. Le scénario du gouvernement repose sur une dynamique modérée de la demande intérieure, avec une consommation soutenue par le reflux de l’inflation et un pouvoir d’achat en léger redressement
Quels changements doivent anticiper les entreprises ?
Pour les dirigeants, cette prévision de croissance molle appelle à une gestion prudente des plans d’investissement et à une anticipation renforcée des risques. Les marchés d’exportation pourraient être affectés par la volatilité du cadre commercial international, et la demande intérieure devrait rester en demi-teinte dans certains secteurs B2C.
Si le gouvernement exclut toute hausse de la fiscalité en 2025 – « Même s’il y a moins de croissance, nous n’augmenterons pas les impôts », a répété Éric Lombard (20 Minutes, 9 avril) –, le maintien de la trajectoire budgétaire votée par le Parlement (objectif de déficit à –5 % du PIB) implique un cadre d’intervention publique contraint, notamment en matière de soutien direct aux entreprises.
Pour les employeurs, les signaux deviennent plus défensifs. L’OFCE prévoit une augmentation du chômage à 8,5 % d’ici fin 2026, accompagnée d’une perte nette de 190 000 emplois. Des secteurs comme la construction, le transport ou la logistique pourraient être affectés plus fortement par ce ralentissement diffus. Si la désinflation devrait alléger certains coûts intermédiaires, la pression sur les marges pourrait persister, notamment dans les activités à faible pricing power.
Si le gouvernement exclut toute hausse de la fiscalité en 2025 – « Même s’il y a moins de croissance, nous n’augmenterons pas les impôts », a répété Éric Lombard (20 Minutes, 9 avril) –, le maintien de la trajectoire budgétaire votée par le Parlement (objectif de déficit à –5 % du PIB) implique un cadre d’intervention publique contraint, notamment en matière de soutien direct aux entreprises.
Pour les employeurs, les signaux deviennent plus défensifs. L’OFCE prévoit une augmentation du chômage à 8,5 % d’ici fin 2026, accompagnée d’une perte nette de 190 000 emplois. Des secteurs comme la construction, le transport ou la logistique pourraient être affectés plus fortement par ce ralentissement diffus. Si la désinflation devrait alléger certains coûts intermédiaires, la pression sur les marges pourrait persister, notamment dans les activités à faible pricing power.