Le déficit public, qui devait être ramené à 3,6% du PIB l'an dernier, est finalement bien loin d'avoir atteint cet objectif puisqu'il se situe à 4,3% ! Une sacrée différence qui va sans doute valoir à la France un coup de règle sur les doigts par Bruxelles puisque ce taux de 3,6% avait été décidé suite à d'âpres négociations; la France avait promis un arrimage aux 3% dès 2015 : il est désormais à peu près certain que ce ne sera pas le cas, à moins d'un miracle économique. Le pays avait arraché à l'Europe un délai de grâce de deux années supplémentaires pour parvenir à cet objectif, sans doute faudra t-il quémander quelques années en plus.
Ce dérapage s'explique en grande partie par des baisses des recettes fiscales, en-deçà des attentes, alors que les promesses sur les dépenses publiques ont elles été tenues. La conjoncture économique peu riante a altéré les rentrées fiscales (notamment l'impôt sur le revenu et celui sur les sociétés). C'est l'un des effets pervers d'une trop forte pression fiscale, décidée pour combler coûte que coûte les déficits de l'État. De fait, si le gouvernement espérait pour 2013 une hausse des recettes fiscales brutes de 9% par-rapport à 2012, on est loin du compte.
Du côté des dépenses publiques, les promesses ont en revanche -et c'est heureux- été tenues : l'État a même dépensé 3,4 milliards de moins en comparaison des objectifs de la loi des Finances, soit en tout 1,5% de moins que l'année précédente. Tout cela n'a cependant pas suffi à ramener le déficit public à 3,6% - soit le taux auquel s'est engagé le gouvernement cette année. Là encore, à moins d'une croissance exceptionnelle qui n'a pas l'air d'être au rendez-vous, on voit mal comment un tel miracle pourrait se produire.