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En 2020, une baisse des défaillances d'entreprises en trompe l'œil





La catastrophe d'une cascade de défaillances d'entreprises a été évitée en 2020, grâce aux nombreuses mesures de soutien mises en place par le gouvernement. Mais qu'en ira-t-il en 2021 ?



39 % de défaillances en moins

À la fin de l'année dernière, la Banque de France enregistrait 31.212 défaillances d'entreprises : c'est 39 % de moins qu'en 2019 où il avait été recensé 51.201 défaillances. Ce recul a été observé dans tous les secteurs et pour la plupart des catégories d'entreprises, décrit l'institution. Malgré ou grâce à la crise sanitaire, bon nombre d'entre elles ont donc gardé la tête hors de l'eau, en bonne partie parce que plusieurs mesures réglementaires ont été suspendues : elles ont modifié notamment « les dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiements », indique le rapport, qui ajoute : « temporairement ».

Par ailleurs, et c'est le point central qui a permis au volume de défaillances d'être contenu, l'État a mis la main à la poche pour soutenir l'économie et éviter la noyade de nombreuses entreprises. Chômage partiel, fonds de solidarité, prêts garantis, fonds de solidarité… Tous ces dispositifs apportent des aides de trésorerie « ou permettent aux entreprises de réduire ou retarder le paiement de certaines charges, et donc le risque de faire défaut sur ces paiements ». Mais c'est reculer pour mieux sauter.

La fin des aides de l'État

Pour ce début d'année, le gouvernement va poursuivre sa politique de soutien envers les secteurs d'activité toujours fermés (restauration, hôtellerie…) ou en grande difficulté jusqu'au retour à une activité à peu près normale. Il faut s'attendre à ce que plusieurs dispositifs soient maintenus au moins jusqu'à l'été. Par ailleurs, les banques ont reporté le remboursement des premières échéances des prêts garantis par l'État. De quoi là aussi donner un peu d'air à des entreprises en péril.

Mais il ne ne pourra pas toujours en être ainsi, les finances publiques ne pourront pas éternellement soutenir artificiellement des entreprises qui, autrement, auraient mis la clé sous la porte. Lorsque l'État retirera son filet de sécurité, c'est là que les vraies difficultés apparaîtront et avec elles la multiplication des défaillances.


11 Février 2021