L'UFC Que Choisir a ainsi réalisé une enquête auprès de 129 établissements bancaires durant les deux derniers mois de l'année 2013. L'association de consommateurs salue les progrès réels accomplis depuis la réforme législative de 2013, mais pointe toujours des tarifs « injustifiés ». En moyenne, six des opérations les plus utilisées ont vu leurs tarifs augmenter.
Les frais de tenue de compte ont ainsi explosé de 99% en quatre ans, les retraits depuis des distributeurs d'autres banques ont eux augmenté en moyenne de 68%. Dans le détail, les différences sont importantes : ING Direct et Boursorama ne facturent pas ce panier, ce qui n'est pas le cas d'autres établissements plus gourmands.
Ces dix services reviennent ainsi à 360 euros chez la Société Marseillaise de Crédit, 295 euros à la Banque Dupuy de Parseval, les deux établissements les plus chers de l'enquête de l'UFC. L'association pointe aussi des différences étonnantes entre banques d'un même groupe : le Crédit Agricole Aquitaine facture 145 euros le panier, mais 216 euros dans sa succursale du Morbihan.
Par ailleurs, l'UFC met en garde contre le SEPA, le nouveau mécanisme européen censé faciliter les virements interbancaires entre banques de l'Union. SEPA doit entrer en vigueur le 1er février (un délai de grâce a été accordé jusqu'au 1er août) et l'association craint une hausse des fraudes, en prenant appui sur l'exemple anglais. Outre Manche, un système identique a été mis en place, et la fraude par prélèvement a augmenté de 10 points entre 2000 et 2010. L'Europe a imaginé un garde-fou (un système de listes noires pour empêcher un fournisseur de prélever indûment sur le compte d'un client), mais les banques doivent fournir de l'information qu'elles pourraient vouloir facturer.
En conséquence, l'UFC Que Choisir a saisi l'ACP, le régulateur bancaire, afin de contrôler et éventuellement, de sanctionner le non-respect par les banques du SEPA.