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La Cour des comptes égratigne le gouvernement sur la maîtrise des dépenses publiques





Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes n'est pas tendre envers le gouvernement : les magistrats estiment que le redressement des finances publiques est « quasiment à l'arrêt ».



Les marges de manœuvre limitées du gouvernement

Les sages de la Cour des comptes n'ont pas pour habitude de mâcher leurs mots. Preuve une fois de plus dans le rapport annuel publié mardi 25 février, qui pointe du doigt les efforts, ou plutôt leur absence, du gouvernement pour assainir les finances publiques. Leur redressement est aujourd'hui « quasiment à l'arrêt », alors qu'il était déjà « très graduel au cours des dernières années ». Les magistrats estiment que l'ambition de l'exécutif dans ce domaine reste « limitée », ce qui réduit d'autant ses marges de manœuvres pour mener sa politique. Ces marges risquent de manquer en cas de récession ou « d'autre choc majeur », souligne la Cour. Le nouveau coronavirus pourrait peser sur l'économie mondiale et française…

La Cour des comptes relève que le gouvernement a fait le choix des baisses d'impôts, « en ne gageant celles-ci que très partiellement par des mesures d’économies ». L'exécutif a dû répondre à l'urgence sociale fin 2018 issue de la crise des « gilets jaunes ». Pour soutenir le pouvoir d'achat, il a également multiplié les baisses des prélèvements en 2020 : 5 milliards d'allègements sur l'impôt sur le revenu, 3,7 milliards sur la taxe d'habitation, 2,7 milliards pour l'impôt sur les sociétés. Plus de 10 milliards d'euros qui sont autant de recettes en moins pour les finances publiques.

Un déficit public en recul

En 2020, le déficit public devrait s'établir à 2,2%, contre 3,1% en 2019. Bercy parle d'un niveau « le plus faible depuis 2001 », mais la Cour des comptes préfère évoquer le contrecoup technique de la transformation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Le CICE s'est en effet mué en baisse pérenne des charges pour les entreprises, ce qui a provoqué une hausse temporaire du déficit public.

Le ministère de l'Économie vante de son côté l'effort « accru » de la maîtrise des finances publiques, avec une hausse des dépenses limitée à 0,7% en 2020. Bercy admet néanmoins que le rythme du rétablissement des finances de l'État a subi un ajustement suite à la crise des « gilets jaunes » et aux demandes d'amélioration du pouvoir d'achat. Sans préciser la manière dont il compte s'y prendre, le ministère assure aussi partager avec la Cour des comptes la nécessité de poursuivre la réduction des déficits.


25 Février 2020