La tension entre Rome et l’Italie va crescendo. Une procédure de déficit excessif « fondée sur la dette » est justifiée, a expliqué Pierre Moscovici, le Commissaire aux Affaires économiques de l’Union. La dette de l’Italie ne cesse en effet d’augmenter, alors que les dépenses décidées par le gouvernement du pays s’amplifient. « Au lieu d'être réduite, la dette publique de l'Italie, qui représente une charge importante pour l'économie, a encore augmenté, passant de 131% à 132% du produit intérieur brut », selon le Commissaire.
Et cette dette, qui dépasse de plus du double le seuil de 60% fixé par la Commission européenne, va s’alourdir dans les années à venir : elle devrait en effet peser 135,7% du PIB du pays l’année prochaine… Le bras de fer entre les autorités de l’UE et l’Italie est loin d’être terminé : c’est désormais aux États membres de décider de la poursuite de cette procédure de déficit excessif, qui peut se terminer sur une amende représentant 0,2% du PIB du pays, soit 3,5 milliards d’euros.
Rome et Bruxelles ne sont pas dans les meilleurs termes depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, composé des anti-systèmes du M5S et des populistes d’extrême-droite de la Ligue. Matteo Salvini, chef de la Ligue et homme fort du gouvernement, a montré sa volonté d’en découdre avec la Commission. Un contexte difficile, alors que l’Italie devrait connaître une année difficile sur le plan de la croissance.