Le « quantitative easing », c'est à dire « assouplissement quantitatif », consiste pour une Banque centrale à inonder de liquidités l'économie de la zone dont elle est responsable. Si le nom de cette pratique peut paraître barbare, le principe est lui assez simple : la Banque centrale achète des bons souverains auprès d'émetteurs, des institutions financières comme des banques, des compagnies d'assurance ou des fonds de pension. Ces organismes ont alors bien plus de facilité pour ouvrir les vannes du crédit aux entreprises, facilitant ainsi l'investissement et donc, à moyen terme, la croissance.
Et même s'il souffle sur l'Europe un petit vent de reprise, il s'agit aussi et surtout d'éviter le spectre de la déflation, c'est à dire de la baisse continue et durable des prix : les premiers signes de ce cercle vicieux ont commencé à apparaître ici ou là. En dopant l'investissement, la Banque centrale européenne (car c'est d'elle qu'il s'agit) pourrait ainsi faire repartir une machine économique grippée. Du moins, c'est la théorie, mais celle-ci s'est avérée pour le cas des États-Unis : la Fed a déjà injecté des centaines de milliards de dollars dans l'économie du pays, et poursuit ce programme afin de soutenir l'activité en reprise. La Banque centrale du Japon a emboîté le pas récemment à son homologue américaine.
En Europe, la politique de l'Euro fort pénalise les exportations et représente un frein à la croissance; l'assouplissement monétaire a vocation à faciliter et à aider le crédit.
Si l'on parle fréquemment de faire marcher la planche à billets, le quantitative easing n'est pas nécessairement synonyme d'inflation. Lorsque la fin de l'assouplissement quantitatif est votée, les bons souverains arrivent à maturité et l'argent injecté est alors détruit.