La politique d’investissement soutenu de Tereos a souvent été dépeinte négativement comme une politique d’endettement excessif, fragilisant la santé financière du groupe. Certaines voix particulièrement critiques parlaient même de « fuite en avant » et prédisaient une catastrophe imminente, le sujet revenant régulièrement dans les pages économiques des médias nationaux. Ainsi, en juin dernier, Le Monde écrivait que « la situation de Tereos reste tendue », pointant son « endettement élevé », « estimé à 2,55 milliards d’euros », et sa « marge de manœuvre étroite ».
Mais la dette est ici le corollaire d’une politique d’investissement ambitieuse et d’une stratégie de long terme qui porte aujourd’hui ses fruits. En 2019-2020, Tereos affiche en effet des résultats en forte croissance dans toutes ses divisions, avec un Ebitda en hausse de 53 % à 420 M€ et un résultat net de 24 M€. Des résultats qui démontrent l’efficacité de la stratégie du groupe. Tereos sort ainsi renforcé de la crise sans précédent qu’a dû affronter la filière en 2018 et en 2019, suite à la libéralisation du secteur européen du sucre en octobre 2017, puis à l’effondrement des cours mondiaux, provoqué notamment par le déséquilibre mondial du marché.
Mais la dette est ici le corollaire d’une politique d’investissement ambitieuse et d’une stratégie de long terme qui porte aujourd’hui ses fruits. En 2019-2020, Tereos affiche en effet des résultats en forte croissance dans toutes ses divisions, avec un Ebitda en hausse de 53 % à 420 M€ et un résultat net de 24 M€. Des résultats qui démontrent l’efficacité de la stratégie du groupe. Tereos sort ainsi renforcé de la crise sans précédent qu’a dû affronter la filière en 2018 et en 2019, suite à la libéralisation du secteur européen du sucre en octobre 2017, puis à l’effondrement des cours mondiaux, provoqué notamment par le déséquilibre mondial du marché.
Le seul groupe sucrier qui sorte conforté de la crise
Grâce à l’augmentation des volumes lors de la campagne 2019-2020 et au redressement des prix du sucre et de l’éthanol, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté au second semestre de 2,5 % par rapport à l’an passé et de 13 % par rapport au premier semestre. Sur l’exercice, Tereos progresse dans ses trois activités (sucre, alcool, amidon) et enregistre même une hausse sur le marché européen, pourtant marqué par une chute des surfaces agricoles et de la consommation de sucre. La part de marché du groupe sur le sucre en Europe est aujourd’hui estimée à plus de 14 %, alors qu’elle était de 11,3 % en 2017, au moment de la fin des quotas, avant la crise.
Tereos conforte sa place de n°2 mondial du sucre et d’acteur majeur sur les marchés de l’alcool et de l’amidon. Avec 48 sites industriels, l’entreprise est présente dans 18 pays, et notamment au Brésil, 1er marché sucrier mondial. Rassemblant 12 000 associés, le groupe coopératif compte 22 300 collaborateurs dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros en 2019-2020. En France, il représente 5 000 emplois directs et plus de 50 000 emplois indirects.
Mais tous les acteurs historiques français n’ont pas franchi la crise en montrant autant de résilience. Cristal Union et Saint-Louis Sucre ont ainsi annoncé en 2019 quatre fermetures d’usines. Cristal Union (Daddy) va fermer ses sites de Bourdon (90 salariés) et Toury (150 salariés), et supprimer 70 emplois dans son usine d’Erstein. Quant à l’Allemand Südzucker (Saint-Louis Sucre), il arrête l’activité de deux de ses quatre sucreries hexagonales et de son site de conditionnement de Marseille. Des centaines d’emplois sont menacés dans l’écosystème des sous-traitants et des fournisseurs. Quant aux producteurs des bassins agricoles concernés, ils n’ont d’autre choix que de renoncer à la betterave. Au total, 1 500 planteurs ont été contraints d’abandonner cette culture. Et la production française de sucre a chuté de 16 % en 2019.
Au contraire de ses concurrents, Tereos a traversé la crise en ne fermant aucune usine, préférant miser sur ses performances agricoles, industrielles et commerciales. Plutôt que de réduire la voilure, l’entreprise a fait le choix de gagner des parts de marché et de chercher de nouveaux débouchés. La campagne betteravière 2019-2020 de Tereos s’est ainsi achevée sur un bilan positif à la fois sur les plan agricole (avec de bons rendements et une première campagne de betteraves bio réussie), industriel (avec un record de près de 135 000 tonnes de betteraves transformées par jour, dans ses neuf sucreries françaises, durant 125 jours de campagne), et commercial, avec à la clé un gain de parts de marché en Europe.
La confiance des agriculteurs du groupe coopératif est également toujours au rendez-vous avec plus de 99,5 % de renouvellement des engagements pour 2020-21, et une croissance de 3% des surfaces emblavées.
Grâce à l’augmentation des volumes lors de la campagne 2019-2020 et au redressement des prix du sucre et de l’éthanol, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté au second semestre de 2,5 % par rapport à l’an passé et de 13 % par rapport au premier semestre. Sur l’exercice, Tereos progresse dans ses trois activités (sucre, alcool, amidon) et enregistre même une hausse sur le marché européen, pourtant marqué par une chute des surfaces agricoles et de la consommation de sucre. La part de marché du groupe sur le sucre en Europe est aujourd’hui estimée à plus de 14 %, alors qu’elle était de 11,3 % en 2017, au moment de la fin des quotas, avant la crise.
Tereos conforte sa place de n°2 mondial du sucre et d’acteur majeur sur les marchés de l’alcool et de l’amidon. Avec 48 sites industriels, l’entreprise est présente dans 18 pays, et notamment au Brésil, 1er marché sucrier mondial. Rassemblant 12 000 associés, le groupe coopératif compte 22 300 collaborateurs dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros en 2019-2020. En France, il représente 5 000 emplois directs et plus de 50 000 emplois indirects.
Mais tous les acteurs historiques français n’ont pas franchi la crise en montrant autant de résilience. Cristal Union et Saint-Louis Sucre ont ainsi annoncé en 2019 quatre fermetures d’usines. Cristal Union (Daddy) va fermer ses sites de Bourdon (90 salariés) et Toury (150 salariés), et supprimer 70 emplois dans son usine d’Erstein. Quant à l’Allemand Südzucker (Saint-Louis Sucre), il arrête l’activité de deux de ses quatre sucreries hexagonales et de son site de conditionnement de Marseille. Des centaines d’emplois sont menacés dans l’écosystème des sous-traitants et des fournisseurs. Quant aux producteurs des bassins agricoles concernés, ils n’ont d’autre choix que de renoncer à la betterave. Au total, 1 500 planteurs ont été contraints d’abandonner cette culture. Et la production française de sucre a chuté de 16 % en 2019.
Au contraire de ses concurrents, Tereos a traversé la crise en ne fermant aucune usine, préférant miser sur ses performances agricoles, industrielles et commerciales. Plutôt que de réduire la voilure, l’entreprise a fait le choix de gagner des parts de marché et de chercher de nouveaux débouchés. La campagne betteravière 2019-2020 de Tereos s’est ainsi achevée sur un bilan positif à la fois sur les plan agricole (avec de bons rendements et une première campagne de betteraves bio réussie), industriel (avec un record de près de 135 000 tonnes de betteraves transformées par jour, dans ses neuf sucreries françaises, durant 125 jours de campagne), et commercial, avec à la clé un gain de parts de marché en Europe.
La confiance des agriculteurs du groupe coopératif est également toujours au rendez-vous avec plus de 99,5 % de renouvellement des engagements pour 2020-21, et une croissance de 3% des surfaces emblavées.
Une stratégie ambitieuse qui porte ses fruits
Pour éviter de sombrer dans une spirale négative de restructurations, Tereos peut s’appuyer sur le haut niveau de productivité de ses usines, fruit des investissements réalisés ces dernières années, ainsi que sur son programme Ambitions 2022, visant à dégager plus de 200 M€ de gains opérationnels en utilisant notamment la transformation digitale comme levier de performance. Mais c’est aussi grâce à l’internationalisation et à la diversification de ses activités que le groupe a pu résister à la crise. Pour compenser la baisse structurelle de la consommation de sucre en Europe, le groupe a en effet choisi, depuis les années 2000, de s’implanter directement sur les marchés émergents. Il dispose ainsi aujourd’hui de huit sites industriels au Brésil, six en Afrique et trois en Asie. Une stratégie gagnante qui répond à la mutation du marché.
Car la dette revêt de multiples visages. Elle peut accompagner l’investissement, être un moyen de la stratégie, une phase passagère qui sert à préparer l’avenir. Ou elle peut, au contraire, être la conséquence de reculs et d’impasses. Dans le premier cas, elle est synonyme de mouvement et de croissance ; dans le second, elle rime avec immobilisme, attrition, voire disparition. D’un côté, on relève le défi des conjonctures difficiles ; de l’autre, on préfère fermer des usines plutôt que de se lancer à la recherche de capitaux et de nouveaux marchés. Et l’on s’enferme alors dans un cercle vicieux : plus on ferme, moins on a de moyens financiers… et plus on ferme.
Tout comme le choix de l’internationalisation, celui de la diversification a aussi renforcé la résilience de l’entreprise. Aujourd’hui, près de 60 % du chiffre d’affaires du groupe provient d’autres produits que le sucre : les alcools et l’éthanol, les amidons et leurs produits dérivés, la nutrition animale et les protéines végétales. Tereos poursuit notamment son développement sur le marché en forte croissance des protéines végétales, dont il est aujourd’hui le n°2 mondial. C’est grâce à cette volonté d’aller capter la croissance sur de nouveaux marchés et de trouver de nouveaux débouchés pour ses adhérents que le groupe sort renforcé de la crise.
Pour préparer l’avenir, Tereos a aussi su développer une véritable culture de l’innovation portant aussi bien sur les produits que sur les modes de production. Une première usine 4.0 « connectée » – un concept qui a déjà fait ses preuves au Brésil – a ainsi été mise en place pour la première fois en Europe sur le site de Connantre (51). Le transport des betteraves vers les usines est désormais optimisé en temps réel grâce au logiciel LogiSmart, ce qui permet notamment d’économiser du carburant. Quant à l’innovation produit, elle prend la forme de carburants verts avancés, de nouvelles recettes de protéines végétales, ou de sucres plus sains et 100% d’origine naturelle. Tereos compte plusieurs centres de R&D répartis sur tous les continents. Son laboratoire de Singapour, par exemple, développe, en co-création avec les clients d’Asie-Pacifique, de nouvelles solutions nutritionnelles adaptées aux consommateurs locaux.
Pour éviter de sombrer dans une spirale négative de restructurations, Tereos peut s’appuyer sur le haut niveau de productivité de ses usines, fruit des investissements réalisés ces dernières années, ainsi que sur son programme Ambitions 2022, visant à dégager plus de 200 M€ de gains opérationnels en utilisant notamment la transformation digitale comme levier de performance. Mais c’est aussi grâce à l’internationalisation et à la diversification de ses activités que le groupe a pu résister à la crise. Pour compenser la baisse structurelle de la consommation de sucre en Europe, le groupe a en effet choisi, depuis les années 2000, de s’implanter directement sur les marchés émergents. Il dispose ainsi aujourd’hui de huit sites industriels au Brésil, six en Afrique et trois en Asie. Une stratégie gagnante qui répond à la mutation du marché.
Car la dette revêt de multiples visages. Elle peut accompagner l’investissement, être un moyen de la stratégie, une phase passagère qui sert à préparer l’avenir. Ou elle peut, au contraire, être la conséquence de reculs et d’impasses. Dans le premier cas, elle est synonyme de mouvement et de croissance ; dans le second, elle rime avec immobilisme, attrition, voire disparition. D’un côté, on relève le défi des conjonctures difficiles ; de l’autre, on préfère fermer des usines plutôt que de se lancer à la recherche de capitaux et de nouveaux marchés. Et l’on s’enferme alors dans un cercle vicieux : plus on ferme, moins on a de moyens financiers… et plus on ferme.
Tout comme le choix de l’internationalisation, celui de la diversification a aussi renforcé la résilience de l’entreprise. Aujourd’hui, près de 60 % du chiffre d’affaires du groupe provient d’autres produits que le sucre : les alcools et l’éthanol, les amidons et leurs produits dérivés, la nutrition animale et les protéines végétales. Tereos poursuit notamment son développement sur le marché en forte croissance des protéines végétales, dont il est aujourd’hui le n°2 mondial. C’est grâce à cette volonté d’aller capter la croissance sur de nouveaux marchés et de trouver de nouveaux débouchés pour ses adhérents que le groupe sort renforcé de la crise.
Pour préparer l’avenir, Tereos a aussi su développer une véritable culture de l’innovation portant aussi bien sur les produits que sur les modes de production. Une première usine 4.0 « connectée » – un concept qui a déjà fait ses preuves au Brésil – a ainsi été mise en place pour la première fois en Europe sur le site de Connantre (51). Le transport des betteraves vers les usines est désormais optimisé en temps réel grâce au logiciel LogiSmart, ce qui permet notamment d’économiser du carburant. Quant à l’innovation produit, elle prend la forme de carburants verts avancés, de nouvelles recettes de protéines végétales, ou de sucres plus sains et 100% d’origine naturelle. Tereos compte plusieurs centres de R&D répartis sur tous les continents. Son laboratoire de Singapour, par exemple, développe, en co-création avec les clients d’Asie-Pacifique, de nouvelles solutions nutritionnelles adaptées aux consommateurs locaux.
Un cercle vertueux pour l’activité agro-industrielle des territoires
Concrètement, Tereos consolide donc ses positions à l’international, tout en maintenant ses activités en France et en Europe, dans un paysage atone où les autres acteurs ont réduit la voilure sans anticiper la reprise. En se développant à l’international, le groupe réalise des bénéfices qui sont en partie réinvestis en France. Ce qui permet, en période morose, de maintenir l’activité agro-industrielle et l’écoulement de la production des coopérateurs… Et donc, au final, la vie économique des territoires. Loin d’être une aventure périlleuse, comme certains ont voulu le faire croire, la stratégie de Tereos entretient au contraire un vrai cercle vertueux. De plus, la diversification des activités porte aussi ses fruits financiers puisque elle a permis, depuis qu’elle est en place, le versement de 275 M€ de dividendes.
Tout en se développant à l’international, le groupe est en effet resté fidèle à ses valeurs coopératives et citoyennes. La filière sucrière crée de la valeur pour l’ensemble de l’écosystème : les agriculteurs, les salariés des usines, ceux des fournisseurs et des sous-traitants, et même des commerces et des services de proximité. Une étude a montré que chaque emploi chez Tereos générait ainsi en moyenne en France 11,5 emplois indirects.
Concrètement, Tereos consolide donc ses positions à l’international, tout en maintenant ses activités en France et en Europe, dans un paysage atone où les autres acteurs ont réduit la voilure sans anticiper la reprise. En se développant à l’international, le groupe réalise des bénéfices qui sont en partie réinvestis en France. Ce qui permet, en période morose, de maintenir l’activité agro-industrielle et l’écoulement de la production des coopérateurs… Et donc, au final, la vie économique des territoires. Loin d’être une aventure périlleuse, comme certains ont voulu le faire croire, la stratégie de Tereos entretient au contraire un vrai cercle vertueux. De plus, la diversification des activités porte aussi ses fruits financiers puisque elle a permis, depuis qu’elle est en place, le versement de 275 M€ de dividendes.
Tout en se développant à l’international, le groupe est en effet resté fidèle à ses valeurs coopératives et citoyennes. La filière sucrière crée de la valeur pour l’ensemble de l’écosystème : les agriculteurs, les salariés des usines, ceux des fournisseurs et des sous-traitants, et même des commerces et des services de proximité. Une étude a montré que chaque emploi chez Tereos générait ainsi en moyenne en France 11,5 emplois indirects.