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Tesla s’inquiète des nouveaux droits de douane de Donald Trump





Le 26 mars 2025, l’administration de Donald Trump a annoncé l’instauration de droits de douane de 25 % sur tous les véhicules automobiles non fabriqués aux États-Unis, une mesure qui entrera en vigueur dès le 2 avril 2025. Si cette décision vise explicitement à protéger l’industrie automobile américaine, elle n’épargne personne, pas même Tesla, entreprise pourtant emblématique de la "success story" industrielle made in USA.



Droits de douane : le nouveau casse-tête de l’industrie automobile

pixabay
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L’offensive tarifaire décidée par Donald Trump cible les importations automobiles en augmentant drastiquement les droits de douane à 25 %, contre 2,5 % précédemment. Dans les faits, cela se traduit par une taxation totale de 27,5 % sur les voitures assemblées hors du territoire américain. Les véhicules importés depuis le Mexique ou le Canada ne sont pas totalement épargnés : ils seront taxés sur les pièces non produites aux États-Unis.

Le président américain a justifié cette décision en déclarant depuis la Maison-Blanche : « Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse », relate Le Parisien. Ce durcissement ne concerne pas uniquement les pays concurrents directs : même les alliés sont touchés, en particulier via leurs pièces détachées. Les constructeurs japonais, coréens et allemands ont immédiatement réagi, dénonçant une politique qui risque de déstabiliser l’économie mondiale.
 

Tesla, victime collatérale des droits de douane américains

Si l’on pensait Tesla à l’abri, ce n’est visiblement pas le cas. Le constructeur californien, souvent cité comme modèle de réindustrialisation, assemble pourtant une part non négligeable de ses véhicules hors des frontières américaines. Environ 50 % des véhicules vendus aux États-Unis sont produits à l’étranger, y compris pour Tesla.

Mais au-delà de la production, ce sont surtout les composants importés qui posent problème. Moteurs, boulons, modules électroniques, châssis : chaque voiture Tesla contient une multitude de pièces venues d’Asie ou d’Europe. Et ce sont justement ces éléments qui seront désormais soumis aux nouvelles taxes.

Le patron de l’entreprise n’a pas tardé à réagir : sur X (ex-Twitter), Elon Musk a prévenu que l’effet sur les coûts n’était « pas négligeable », confirmant ainsi que la mesure n’épargnera pas Tesla.

Un déséquilibre stratégique qui pourrait coûter cher à Tesla

Au-delà du coût immédiat, ces droits de douane modifient profondément la structure stratégique de Tesla. L’entreprise a certes plusieurs usines aux États-Unis, mais dépend aussi fortement de ses sites en Chine et en Allemagne, notamment pour le marché américain. La complexité logistique augmente, et avec elle, les coûts.

Le problème est accentué par la nouvelle règle d’origine imposée par l’administration Trump : chaque pièce devra être traçable pour prouver qu’elle est bien fabriquée sur le sol américain. Un contrôleur devra, pièce par pièce, vérifier si l’origine est nationale ou étrangère. Une aberration technocratique ou une volonté assumée de filtrer par l’usure ?

Autre effet redouté : les réactions internationales. Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a parlé d’un « impact considérable » sur les relations économiques. Le Brésil, par la voix du président Lula, a averti qu’il étudierait des mesures de réciprocité : « Nous ne pouvons pas rester sans rien faire ».


27 Mars 2025