La nouvelle taxe de séjour, indexée sur le prix de la chambre d’hôtel, a le grand mérite d’être indolore pour les Parisiens; en revanche, les touristes sentiront passer la douloureuse… et elle est vertement critiquée par les professionnels du tourisme ainsi que leur ministre de tutelle, Laurent Fabius. Anne Hidalgo tente de faire passer la pilule en précisant que cette nouvelle taxe aura le mérite de doubler le montant perçu avec la précédente, soit 80 millions au lieu des 40 habituels.
L’argument a toutefois du mal à porter. Non seulement les professionnels sont vent debout contre la mesure, mais encore le gouvernement montre des signes d’incompréhension. Michel Sapin, ministre des Finances, a qualité la taxe d’« erreur »; Laurent Fabius a appelé à la suppression de la mesure; Arnaud Montebourg appelait les députés à « revenir » sur la décision; enfin, Manuel Valls lui-même avait dénoncé une hausse « trop importante ».
Il faut dire que cette hausse donne le vertige. Celle-ci passerait en effet, à son taux le plus élevé, de 1,50 euro à 8 euros. Alors que le gouvernement souhaite multiplier le nombre de touristes en visite en France et en Ile-de-France (jusqu’à atteindre les 100 millions), le signal envoyé par cette mesure donne l’impression inverse.