Les ventes de Tesla s'effondrent en Europe
Les ventes du modèle phare de Tesla, le Model Y, n'ont pas résisté à l'offensive des constructeurs chinois. SAIC Motor a enregistré une progression de 37 %, avec 23.000 véhicules vendus en Europe. Tesla a été dépassé par BYD au Royaume-Uni pour la première fois, avec seulement 1.458 véhicules vendus contre 1.614 pour son concurrent chinois. En Allemagne, les immatriculations sont tombées à leur plus bas niveau depuis juillet 2021, et en France, elles ont chuté de 64 %.
Cette contre-performance s'explique en partie par la fin des subventions à l'achat de véhicules électriques dans plusieurs pays européens. La suppression des aides a particulièrement affecté Tesla, dont la stratégie tarifaire reposait en partie sur ces incitations. Par ailleurs, certaines Tesla produites en Chine sont soumises à des taxes d'importation plus élevées (7,8 % pour le Model 3), les privant d'avantages fiscaux.
Si les difficultés de Tesla s'expliquent en partie par la concurrence accrue et l'évolution des politiques publiques, l'image d'Elon Musk semble également peser sur les performances commerciales de la marque. L'entrepreneur américain, aujourd'hui conseiller du président Donald Trump à la tête du département d'efficacité gouvernementale (DOGE), est critiqué pour ses prises de position politiques controversées.
L'effet Musk, un frein pour Tesla ?
Son soutien affiché à l'Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne et ses déclarations polémiques sur la « culpabilité allemande » ont suscité de vives réactions. En résultat, des manifestations ont eu lieu devant des concessions Tesla en Europe, et des clients fidèles se disent prêts à quitter la marque. Une enquête YouGov en Allemagne et au Royaume-Uni indique que l'opinion publique européenne a une image très défavorable du patron de Tesla.
Aux États-Unis, l'association entre Tesla et Musk commence également à poser problème. Certains propriétaires de Tesla ont collé des autocollants sur leur véhicule avec le message : « I bought this before Elon went crazy » (« Je l'ai achetée avant qu'Elon ne devienne fou »). Le phénomène reste limité, mais témoigne d'un malaise croissant chez les clients du constructeur.
Malgré ces turbulences, Tesla conserve une valorisation boursière largement supérieure à celle de ses concurrents, y compris Toyota, Volkswagen et General Motors. Mais l'entreprise doit désormais faire face à une concurrence accrue et à une transformation du marché de l'électrique. Reste à savoir si elle saura redresser la barre face à ces vents contraires.