On le sait, le dérapage budgétaire de la France pour 2015 est inévitable. Le gouvernement le sait, et c’est pour cela qu’il n’a de cesse de demander des délais à Bruxelles. Seulement, même avec Pierre Moscovici dans ses murs, la Commission européenne est aujourd’hui intransigeante et pourrait rejeter le Budget 2015 de la France. Elle demande aujourd’hui un effort supplémentaire de réduction du déficit, à hauteur de 8 milliards d’euros.
Trouver ces huit milliards d’euros permettrait d’une part à la France de réduire son déficit de 0,5 % contre 0,2 % annoncé par Bercy. Cette somme permettrait de plus de stopper l’isolement de la France sur la scène européenne, et d’éviter une confrontation entre Paris et Bruxelles, où l’Hexagone ne ressortirait évidemment pas gagnant.
Pour l’instant, le gouvernement met en avant des « circonstances exceptionnelles », avec une croissance zéro et une inflation très basse. Il n’empêche que le message est clair, que ce soit à la Commission européenne, ou venant d’autres pays : pas de passe-droit. Manuel Valls, qui rentre de Grande-Bretagne, après être passé par Berlin, est sans doute bien au fait de la position britannique et allemande. Deux pays qui sans passe-droit, et sous le coup de « circonstances exceptionnelles », remontent aujourd’hui la pente.