EDF réclame 8 milliards d’euros d’indemnisation à l’État

Lorsque le gouvernement a décidé de limiter la hausse des tarifs de l’électricité à 4% en février 2022, alors que l’augmentation aurait dû être près de 10 fois supérieure, c’est EDF qui en a fait les frais. L’exécutif a en effet relevé le plafond de l’Arenh de 20% : EDF a donc dû vendre 20 TWh d’électricité nucléaire de plus à bas prix, très précisément à 42 euros le MWh.

Or, au même moment, les prix sur les marchés de gros ont continué leur ascension et le prix du MWh s’échangeait à plus de 200 euros. EDF a donc perdu de l’argent, par rapport au gain possible. Une perte que le groupe estime à 8,34 milliards d’euros uniquement à cause de la décision du gouvernement, à qui il avait demandé de l’annuler.

En mai 2022, EDF avait en effet déposé un recours gracieux contre la mesure. Le gouvernement avait alors un délais de deux mois pour répondre, ce qu’il n’a pas fait. Or, une absence de réponse équivaut, dans ce cas, à un refus, ce qui a contraint EDF à prendre une décision radicale. L’énergéticien a déposé une « demande indemnitaire » envers l’État français visant à se faire indemniser de cette somme, soit 8,34 milliards d’euros.

C’est une première, pour EDF, mais l’énergéticien est au plus mal : les dettes s’accumulent et les petits investisseurs qui détiennent 16% du capital ont mal perçu cette perte supplémentaire. Et le fait que l’État ait annoncé racheter ce même capital pour renationaliser EDF, opération estimée à plus de 9 milliards d’euros, n’y aura rien changé.