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Dieselgate : le procès de l’ex-PDG de Volkswagen commence





Le 3 septembre 2024 s’est ouvert le procès de Martin Winterkorn, ancien président-directeur général de Volkswagen. À la tête du groupe pendant huit ans, jusqu'à sa démission en 2015, Winterkorn est jugé pour son rôle présumé dans le scandale dit du « Dieselgate ». Ce procès, qui se déroule à Brunswick, en Allemagne, devrait définir les responsabilités de chacun dans les pratiques de manipulation des tests d’émissions de véhicules diesel.



Le scandale du Dieselgate a enfin son procès

Le Dieselgate a éclaté en septembre 2015 lorsque l'Agence de protection de l'environnement (EPA) aux États-Unis a révélé que Volkswagen avait utilisé un logiciel conçu pour fausser les tests d'émissions de gaz polluants sur ses voitures diesel. Ce logiciel permettait aux véhicules de passer les tests d’homologation en laboratoire, tout en émettant des niveaux de pollution bien plus élevés en conditions réelles. Plus de 11 millions de véhicules dans le monde étaient concernés. Cette fraude, d'une ampleur inédite, a eu des répercussions majeures pour Volkswagen. En plus des sanctions financières colossales (estimées à plus de 30 milliards d’euros à ce jour), le groupe a vu sa réputation ternie à l'échelle internationale.

Martin Winterkorn, qui a dirigé Volkswagen de 2007 à 2015, est accusé de fraude, manipulation de marché et fausses déclarations. Les plaignants, regroupant des actionnaires et investisseurs, estiment qu'il n'a pas informé à temps les marchés des risques encourus par Volkswagen à cause de la tricherie sur les émissions. Cette absence de communication aurait causé des pertes massives pour les investisseurs, dont certains réclament désormais plus de 4,4 milliards d’euros de dommages et intérêts.

Martin Winterkorn nie tout en bloc

Martin Winterkorn, de son côté, nie avoir eu connaissance de la fraude en amont et se défend en affirmant qu'il a été mal informé par ses équipes. Toutefois, il est confronté à des témoignages et documents qui montrent que plusieurs cadres de l’entreprise étaient au courant des irrégularités bien avant leur révélation publique. Le tribunal devra donc déterminer dans quelle mesure l’ancien PDG était impliqué dans la gestion de cette crise.

Le tribunal de Brunswick a programmé près de 90 audiences pour examiner les différents aspects de ce dossier complexe, avec une fin prévue en 2025. Les débats se concentreront sur la chaîne de décision au sein de Volkswagen et la manière dont l’information sur les logiciels truqueurs a circulé dans les échelons supérieurs de l’entreprise. Si le tribunal le reconnaît coupable, Martin Winterkorn pourrait faire face à des conséquences pénales sévères, dont une peine de prison. En outre, il pourrait être tenu personnellement responsable d’une partie des pertes subies par Volkswagen, notamment via des actions civiles en dommages et intérêts.


4 Septembre 2024