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Partage de la valeur en entreprise : ce qui change en 2025





À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les PME de 11 à 49 salariés seront tenues de proposer un dispositif de partage de la valeur à leurs employés. Cette réforme, qui vise à améliorer le pouvoir d'achat des salariés tout en renforçant leur engagement, soulève des questions sur son application et ses impacts pour les entreprises.



Une réforme attendue pour les PME rentables

La nouvelle obligation légale s’appliquera aux PME comptant entre 11 et 49 salariés, à condition qu'elles aient enregistré des bénéfices au cours des trois dernières années. Ces entreprises devront mettre en place au moins un mécanisme de partage de la valeur, parmi lesquels figurent l’intéressement, la participation, l’abondement sur un plan d’épargne entreprise (PEE) ou encore la prime de partage de la valeur, anciennement connue sous le nom de prime Macron.

Selon Mathieu Chauvin, président d’Eres Group, « ces dispositifs, bien qu’ils ne remplacent pas une augmentation salariale, permettent de maximiser le pouvoir d’achat des salariés tout en réduisant les charges pour l’entreprise ». Une analyse corroborée par des calculs : un salarié recevant 1.000 euros via l’épargne salariale peut espérer un gain net de 903 euros, contre seulement 386 euros pour une prime classique.

Cependant, cette obligation n’impose pas aux entreprises de combiner tous ces outils. Elles doivent simplement choisir celui qui correspond le mieux à leurs besoins et capacités financières, ce qui limite l’impact potentiel pour certains salariés.

Une opportunité pour renforcer l’engagement des salariés

Malgré l’approche de l’échéance, de nombreuses PME semblent peu préparées. Une étude récente de l'Ifop révèle que 57 % des entreprises concernées ignorent encore cette réforme, et plus d’un tiers n’en a jamais entendu parler. Cette méconnaissance pourrait entraîner des problèmes de conformité juridique, notamment des sanctions en cas de non-respect de la loi.

Les entreprises doivent donc agir rapidement pour choisir et mettre en place un dispositif adapté. L’intéressement, par exemple, est un outil flexible qui motive les salariés en les associant aux performances de l’entreprise. En revanche, la prime de partage de la valeur, simple à déployer, peut convenir aux structures ayant des capacités limitées à long terme.

Au-delà des contraintes légales, cette réforme offre aux entreprises une opportunité stratégique. En associant les salariés aux résultats, les dirigeants peuvent renforcer leur engagement et leur satisfaction. De plus, investir dans des formations ou des plans d’épargne peut contribuer à fidéliser les employés tout en augmentant la compétitivité de l’entreprise.

Cependant, la mise en place effective de ces dispositifs nécessitera un effort de communication et de sensibilisation important, tant auprès des salariés que des chefs d’entreprise. Si les PME parviennent à s’adapter à cette réforme, elles pourraient transformer une contrainte en un levier de croissance durable.


5 Décembre 2024