Cette situation de dépendance envers le moteur de recherche pèse de plus en plus lourd sur le modèle économique de Samsung. Qui dit que demain, Google ne coupera pas le robinet d'Android ? C'est bien évidemment hautement improbable, étant donné que la plateforme de l'entreprise américaine se doit d'être présente sur un maximum de terminaux vendus dans le monde (là où elle peut déployer et monétiser ses services), mais Samsung n'en nourrit pas moins des vélléités d'autonomisation.
C'est pourquoi Samsung a développé une « surcouche » logicielle par-dessus Android, au travers de laquelle le groupe peut proposer aux utilisateurs de ses smartphones sa propre interface et ses applications maison. C'est d'ailleurs le cas de tous les constructeurs mobiles comme HTC, LG, Motorola, … Cette surcouche ne suffit aujourd'hui plus pour se différencier dans un marché hautement concurrentiel, en particulier sur le haut de gamme où l'iPhone trône en maître.
C'est pourquoi Samsung développe en coulisses, et depuis quelques années, son propre système d'exploitation. Tizen est en fait le fruit du travail de plusieurs entreprises, qui en plus du constructeur coréen, regroupe Intel, Huawei, mais aussi les opérateurs Orange et Vodafone. Chaque membre de cette alliance espère que cette nouvelle plateforme sera à même de concurrencer Android et l'iOS d'Apple.
Malheureusement, la première incarnation commerciale de Tizen tarde à se montrer. Samsung et le premier opérateur japonais, NTT DoCoMo, devaient en effet lancer en mars une collection de mobiles sous Tizen, mais le partenaire nippon a fait défection - explication avancée : le marché n'est pas mûr pour le lancement d'un nouveau système d'exploitation. La vraie raison est sans doute à chercher du côté d'un certain iPhone, qui a fait son apparition en fin d'année dans le catalogue de l'opérateur et qui lui permet depuis de recruter à nouveau des abonnés.
Quel avenir pour Tizen ? La plasticité de la plateforme lui permet de s'intégrer au coeur d'appareils électroménagers, dans les voitures ou les équipements industriels : c'est sans doute là qu'il faudra chercher la place de Tizen.