Un excédent revu à la baisse en 2024
L'Unédic, l'organisme gestionnaire de l'assurance chômage en France, a revu à la baisse ses prévisions financières pour 2024, avec un excédent désormais estimé à 300 millions d'euros. Cette révision, dévoilée lors d'une conférence de presse le 22 octobre, est 600 millions d'euros inférieure à celle prévue en juin dernier. L'une des principales causes de cette réduction est la moindre compensation par l'État des exonérations de cotisations à l'assurance chômage, instaurées pour financer les nouvelles structures France Travail et France compétences.
Sans cette décision, l'excédent aurait pu atteindre 3,1 milliards d'euros pour l'année 2024. Cette révision a aussi pour conséquence d'alourdir la dette de l'Unédic, qui devrait atteindre 59 milliards d'euros à la fin de l'année. Jean-Eudes Tesson, président de l'organisme, n'a pas caché sa frustration face à cette situation, pointant également la dette héritée de la crise sanitaire, estimée à 18,1 milliards d'euros.
L'un des principaux poids financiers pour l'Unédic reste le chômage des travailleurs frontaliers, qui coûte environ 800 millions d'euros par an à la France. Ce coût cumulé atteindrait 9 milliards d'euros depuis 2011. Aujourd'hui, les règles en vigueur stipulent que les travailleurs frontaliers, bien qu'ils cotisent dans l'État où ils exercent, sont indemnisés par le pays où ils résident en cas de chômage. Or, les remboursements effectués par les pays où les frontaliers travaillent, comme la Suisse ou le Luxembourg, ne couvrent que trois à cinq mois d'indemnités, laissant une grande part des coûts à la charge de l'Unédic.
Sans cette décision, l'excédent aurait pu atteindre 3,1 milliards d'euros pour l'année 2024. Cette révision a aussi pour conséquence d'alourdir la dette de l'Unédic, qui devrait atteindre 59 milliards d'euros à la fin de l'année. Jean-Eudes Tesson, président de l'organisme, n'a pas caché sa frustration face à cette situation, pointant également la dette héritée de la crise sanitaire, estimée à 18,1 milliards d'euros.
L'un des principaux poids financiers pour l'Unédic reste le chômage des travailleurs frontaliers, qui coûte environ 800 millions d'euros par an à la France. Ce coût cumulé atteindrait 9 milliards d'euros depuis 2011. Aujourd'hui, les règles en vigueur stipulent que les travailleurs frontaliers, bien qu'ils cotisent dans l'État où ils exercent, sont indemnisés par le pays où ils résident en cas de chômage. Or, les remboursements effectués par les pays où les frontaliers travaillent, comme la Suisse ou le Luxembourg, ne couvrent que trois à cinq mois d'indemnités, laissant une grande part des coûts à la charge de l'Unédic.
Vers une révision des règles pour les frontaliers ?
« Ce n’est pas les demandeurs d’emploi qu’on a dans le collimateur, mais ce système anormal qui crée des bénéfices collatéraux dont les frontaliers profitent », a déclaré Jean-Eudes Tesson. Il a souligné que la plupart des chômeurs frontaliers, soit environ 47.000 personnes, travaillaient auparavant en Suisse ou au Luxembourg. Le Medef appelle ainsi à une révision des modalités de remboursement, notamment pour demander à ces pays de « rembourser le gras qu’ils font sur le dos de notre régime d’assurance chômage ».
Le gouvernement, par la voix d'Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, a déjà annoncé vouloir « réviser le règlement européen » encadrant ces remboursements, dans une interview accordée à L’Opinion. Une autre piste évoquée serait de revoir la définition d’une « offre raisonnable d’emploi » pour les travailleurs frontaliers. Aujourd'hui, ces derniers peuvent refuser des offres d’emploi en France, arguant que celles-ci ne correspondent pas à leur niveau de rémunération antérieur perçu à l’étranger, tout en continuant à percevoir leurs allocations chômage.
Les partenaires sociaux pourraient être tentés d'inclure ces ajustements dans la négociation en cours sur la nouvelle convention d'assurance chômage, bien que certains, comme la CGT, craignent que les demandeurs d'emploi frontaliers soient pénalisés. À ce stade, l'Unédic attend des solutions, tout en rappelant que ce débat dure depuis des années.
Le gouvernement, par la voix d'Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, a déjà annoncé vouloir « réviser le règlement européen » encadrant ces remboursements, dans une interview accordée à L’Opinion. Une autre piste évoquée serait de revoir la définition d’une « offre raisonnable d’emploi » pour les travailleurs frontaliers. Aujourd'hui, ces derniers peuvent refuser des offres d’emploi en France, arguant que celles-ci ne correspondent pas à leur niveau de rémunération antérieur perçu à l’étranger, tout en continuant à percevoir leurs allocations chômage.
Les partenaires sociaux pourraient être tentés d'inclure ces ajustements dans la négociation en cours sur la nouvelle convention d'assurance chômage, bien que certains, comme la CGT, craignent que les demandeurs d'emploi frontaliers soient pénalisés. À ce stade, l'Unédic attend des solutions, tout en rappelant que ce débat dure depuis des années.