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​L'Etat réalise un tour de force chez Renault





C'est l'information économique française de ce mercredi 8 avril 2015 : le gouvernement a décidé de monter au capital de Renault en rachetant un paquet de près de 14 millions d'actions. Mais le but de la manœuvre est bien précis et beaucoup plus politique qu'économique. En fait, ainsi faisant, l'Etat veut protéger le vote double accordé aux actionnaires du constructeur dès lors qu'ils détiennent les actions depuis plus de deux ans. Explications.



Shutterstock/economiematin
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La Loi Florange de 2014 prévoit que le poids des actionnaires détenant des actions d'une entreprise depuis plus de deux ans est doublé... si cette option est validée par l'Assemblée Générale. Et c'est actuellement le cas chez Renault dont l'Etat est actionnaire. Mais d'autres actionnaires du groupe aimeraient mettre un terme à cette possibilité.

Lors de l'Assemblée Générale du constructeur qui se tiendra le 30 avril 2015 il y a donc de fortes chances que ce vote double soit remis en cause... et le gouvernement n'est pas d'accord. Il a donc réalisé une véritable manœuvre stratégique.

Le gouvernement a annoncé racheter 14 millions d'actions de Renault pour une valeur comprise entre 814 millions d'euros et 1,23 milliard d'euros ce qui lui permettra d'avoir non plus 15% mais 19% du capital du groupe et de renforcer son poids au moment de l'Assemblée générale de fin avril durant laquelle il défendra ce double vote.

Et cette opération est purement politique puisque l'Etat a décidé de ne pas garder cette part de capital sur le long terme. En fait, au bout de six mois, l'Etat pourra revendre ces actions à prix fixe c’est-à-dire sans réaliser de bénéfices ni de pertes liés au cours de l'action en Bourse.

"Cette opération démontre la volonté et la capacité de l'Etat à utiliser toutes les armes aujourd'hui à disposition des investisseurs, mais pour promouvoir un capitalisme de progrès, de long terme, au service des salariés et du développement des entreprises" a commenté le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.


8 Avril 2015