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​Le rachat d'actifs de la BCE pourrait conduire à une nouvelle bulle immobilière





La mise en garde ne vient pas de n'importe qui mais d'une analyste de l'agence de notation Moody's, Anna Zabrodzka. L'analyse qu'elle fait des implications du rachat massif d'actif lancé par Mario Draghi en cette année 2015 laisse présager le pire. Selon elle, la BCE serait tout simplement en train de poser les bases d'une nouvelle bulle immobilière à cause des taux de crédit très bas pratiqués par les banques.



Shutterstock/economiematin
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Anna Zabrodzka y va peut-être un peu fort dans son analyse mais le risque qu'elle décrit est tout à fait logique et cohérent : les 60 milliards d'euros que la BCE injecte chaque mois dans l'économie européenne en rachetant de la dette entraîne une distorsion au niveau des crédits immobiliers et, surtout, une distorsion au niveau des investissements.

La BCE ne peut en effet pas, selon Anna Zabrodzka, savoir si l'argent injecté est utilisé là où il le faudrait, en particulier dans les économies du sud de l'Europe qui ne sont pas encore sorties de la crise.

Un risque réel, en fait : les pays du Nord sont en train de profiter des taux de crédits immobiliers très bas pour acheter des biens massivement... alors qu'ils ne sont pas en crise. Cette euphorie des achats risque ainsi de gonfler les prix de l'immobilier alors qu'ils sont déjà très hauts dans le Nord de l'Europe. En Norvège ils ont augmenté de 30% en 5 ans, de 15% en Allemagne et au Royaume-Uni.

Pour Anna Zabrodzka, c'est simple : si la tendance à l'achat se poursuit il y a un risque que l'immobilier au nord de l'Europe soit artificiellement surévalué. Et c'est ainsi que le risque d'une nouvelle bulle immobilière deviendra une réalité.


21 Juillet 2015